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Date d'inscription : 09/06/2020
| Jeu 11 Juin - 17:24 Rose Sonnerie. Réveil en sursaut. Cheveux en bataille. Les océans refusent de s’ouvrir, coller entre eux. Un bâillement. Vraiment, c'est inhumain. Elle n’a aucune idée de qui elle était avant tout cela. Néanmoins, elle est certaine de n’avoir jamais été du matin. Ni du genre à dormir réellement. Elle ne trouve jamais le sommeil. Perpétuellement, dans sa boite, le crâne emplit de la musique détressante. Elle garde les yeux ouverts, cherchant du regard, inlassablement, les fleurs en cotillons qu’elle a fabriquées. Les compter et tenter de les replacer dans un contexte véritable. Elle possède des vagues souvenirs d’extérieurs, en voulant croire qu’ils sont sincères. Des impressions, sensations de la grandeur du ciel. Mais tout cela. Oui… Cela ne peut être qu’un saint mensonge tissé de fils blancs.
Comme cet endroit finalement. Une envie d’être protégée, d’être sauvée. Réduis à des rats de laboratoire. Pour aucune raison. Aucune envie. Elle cherche, elle se débat, pourtant rien ne vient. Pas l’ombre même d’une explication. Elle cherche. Elle et certains. Des énigmes qu’ils tentent de résoudre, des explications. Mais rien. Toujours rien. Et on l’abrutit un peu plus avec des calmants, on lui raconte des fables et elle, elle sourit. À en perdre haleine. À en mourir de peur. Elle contorsionne son visage, modèle son corps, elle tente d’être attirante, belle et douce. Pour atteindre des regards, des faveurs, elle se laisse aller et elle recherche une chaleur inespérée. Elle, elle se moque d’exister. Elle veut uniquement ressentir et vibrer dans les bras, dans le regard et le souffle de n’importe quel humain.
Mais ce matin elle ne peut pas. Inexorablement seule. Pas feutrés dans le couloir, la porte est ouverte. Il est six heures. Et comme tous les jours, il est l’heure d’aller à la douche. Elle n’hésite pas. Elle se lève, elle soupire un peu. Elle se contente de cette situation. Pour combien de temps ?
Elle veut connaître le vide et le silence. Oui le si doux, si chaleureux, envahissant silence. Et le manque de toute chose. Elle ne veut plus avoir peur de l’inexistence, du vide et du manque de bruit. Elle ne veut plus les combler. Mais elle ne peut pas s’en empêcher. Son heure n’est pas venue. Oh non pas encore. Peut-être jamais.
Elle esquisse un sourire. Et elle marche, elle comble ses idées noires qui rendent son cœur si lourd. Puis à pas comptés, avec une grâce inespérée, chacun de ses gestes sont millimétrés, elle se déshabille. Pas plus de cinq minutes sous l’eau. Glaciale. Faire marcher sa circulation, ses muscles endoloris de ne pas avoir dormi.
Elle se poste devant le miroir, pelotée dans une serviette rosie par le contact de son corps épuré. Une fois ses cheveux démêlés, elle les enroule dans des cônes en carton de sa confection. Bigoudis de fortune, ainsi, elle possédera dans une heure des boucles savamment travaillées. Elle sera glorieuse, apprêtée et ses sourires n’en seront qu’illuminés.
Un visage, pourtant, la détache de sa convenable occupation. La brune. Abysse. Elle semble systématiquement l’éviter, peut-être est-elle trop bruyante pour elle. Mais peu importe, ce matin elle possède des desseins à lui confier. Et puis… Oui.
Elle l’aime bien.
Langue entre les dents, sourire charmeur, ondulation. Elle balance sa hanche, plante la paume de sa main dessus.
- Bonjour Ab’ ! Je voulais te parler. Tu veux bien m’accorder quelques minutes ?
Si elle dit non, lui laissera-t-elle le choix ? Probablement pas. Mais qu’importe. Elle se fiche d’être aimé profondément. La surface, le vernis doré lui suffissent amplement. Surtout dans pareille situation.
Ainsi la lumière frappe la brume de son obscurité. |
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| Ven 12 Juin - 7:58 Abysse sonnerie. il est tôt. comme d’habitude. six heure du matin lorsque le réveil sonne dans les dortoirs du nord. c’est comme ça depuis qu’elle est là. ça n’a jamais changé. à six heure précise. pas une minute de plus ni une minute de moins. tout est bien calculé, à la seconde prêt. alors à six heure tout pile, abysse ouvre les yeux.
les portes de son sas s’ouvrent sur un nouveau jour au sein de l’hôpital. mais c’est une illusion. une utopie construite méticuleusement par les scientifiques qui travaillent ici. tout est fait pour. c’est toujours la même routine. réveil, douche, repas, examens, repas, examens encore, repas. du temps libre entre, comme pour distiller, comme pour noyer les intentions. mais c’est mécanique, ça sonne terriblement faux. comme ce dortoir où abysse se réveil chaque matin sans réfléchir.
ça fait longtemps qu’elle ne pense plus, abysse. elle se contente d’agir. elle obéit, se fond dans la masse avec flegme. se fiche éperdument des autres et d’elle même. tant qu’elle est vivante, tant qu’on ne l’embête pas… elle ne va pas se plaindre. elle préfère attendre, tranquillement, dans son coin. alors, se réveiller à six heure, suivre un planning méticuleux et obéir à ses geôliers ne la dérange pas. elle accepte.
elle va donc se doucher, juste après son réveil. suit le mouvement des foules du district A, se glisse entre les patients telle une ombre. elle arrive dans les sanitaires, s’occupe de sa routine matinale sans trop faire attention à ce qui se passe autour d’elle. rare moment où elle n’observe pas vraiment, le réveil. c’est peut-être son seul moment à elle, au fond. mais quelque chose vient briser cette continuité. quelque chose vient perturber sa routine et s’infiltrer dans sa tête. elle connaît cette voix. elle l’entends trop. ça la frustre parfois.
abysse tourne la tête vers rose. elle est plantée devant elle, l’air sur d’elle. toujours aussi survoltée, toujours aussi énergique. c’est drainant. comment fait-elle pour être toujours si lumineuse ? abysse ne comprends pas vraiment. mais ce n’est pas grave. elle penche la tête sur le côté, cligne des yeux. elle lui signifie qu’elle est prête à l’écouter. son regard veut dire “oui” dans son langage fait de silence. abysse est à l’écoute, prête à discuter avec elle. elle sait de toute manière qu’elle n’a pas trop le choix. rose ne la lâchera pas. |
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| Sam 13 Juin - 7:30 Rose Habituée au mutisme. Rien de bien fantasmant. Elle connaît, elle enveloppe, elle ramène. Abysse est ainsi. Le silence est d’or. Pour elle, par contre, les sourires sont de platines. Chacune une manière de faire, de se mouvoir. Chacune une signature. Et après ? Rien que des matricules. Elle esquisse un sourire, pensant à cette suite de chiffres, de lettres, cet autre nom. Ces pseudos ridicules qui ne veulent rien dire et qui signifient tout du même à-coup. Est-elle plus son matricule ou son nom de fleur, de couleur ? Est-elle les deux tout en étant rien ? Rien. Sans passé, sans âme. Juste une colère sourde, une peur cuisante, une envie immodérée de partir au combat même si les chances de réussite sont biaisé. Elle est David, ils sont Goliath. L’amour de Dieu en moins. Maintenant, pourquoi ces informations si précise, si imprécise lui revienne telles en mémoire ? Élucubration, souffle de culture, mais rien sur elle. Rien sur elle. Jamais. Elle soupire silencieusement.
- Tu as en mémoire l'histoire d’un jeune homme se battant à la fronde contre un géant ?
Elle parle plus pour elle-même que pour une véritable réponse. De toute façon Abysse ne parle pas, pas comme ça, pas foncièrement et durablement. Alors elle comble, elle comble, car le froid, la distance, cela la dérange. Elle ne peut pas rester dans le noir, oral, visuel, vocal, c’est trop pour elle. Plus que la douleur, plus que la médicalisation, plus que sa colère. Tout, mais pas le silence, pas le silence. Elle sourit pourtant, de nouveau, oubliant d’un battement de cils l’ombre passagère sur son doux visage.
- Passons.
Elle balaye l’air de sa main.
- Bien chérie, je vais te parler de quelque chose…
Elle baisse la voix un peu plus.
- C’est considérable.
Elle cligne de yeux, plante sa langue entre les dents, vibrante d’excitation.
- Une soirée jeux-vidéo.
Elle tape dans ses mains. Lui fait un clin d’œil, enfin elle tente. Elle n’est même plus certaine de si elle doit cligner deux fois des yeux, d’un seul œil, ou les deux en même temps pour que cela soit considéré comme le contexte étrange du « clin d’œil ». Oh douce enfant. Elle sait seulement que cela peut vouloir dire qu’il y a un message codé, une envie de sous-texte et de mystère. Alors elle tente, de toutes les façons possibles, contorsionne son visage. Abandonne. Et pouffe.
- Tu comprends ?
Elle soupèse chacun de ses souffles. Elle lui sourit habilement. Doucement. Tendrement.
- Je ne te l’ai pas dit encore, mais tu es remarquablement exquise ce matin.
Elle sourit. Cela, elle le pense sincèrement. La beauté est partout dans cette usine, ce laboratoire à horreur. Surtout chez les gens. Chacun de ses gens. Et d'Abysse. Abysse et ses noisettes. Abysse et son silence. Abysse, sourire de son existence après ses nuits blanches. |
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| Dim 14 Juin - 8:39 Abysse la première question tombe. abysse se tient prête. elle sait qu’il s’agit de la première d’une longue série. car rose est un cours d’eau qui coule en permanence. tantôt douce, avenante. comme une petite rivière qui emporte et qui berce. dans ces moments là, abysse apprécie la blonde. mais rose est aussi tout l’inverse. rugissante, violente, comme une vague qui submerge. comme les remous qui claquent et se heurtent contre les rochers d’une falaise. comme la pluie, drue et puissante qui tombe ses trombes sur le sol. et personne ne peut y échapper. on subit forcément, entraîné, happé par rose. happé par sa voix douce et ses yeux pétillants. happé par son esprit vif et attractif. magnétique. rose, elle possède, entraîne, submerge et coule. insaisissable. et abysse prie pour qu’aujourd’hui, le cours d’eau de rose soit calme.
malgré sa cascade de questions et d'interaction, elle la sent plus douce que d’habitude. peut-être qu’elle a finit par comprendre que brusquer abysse ne servait à rien. tant mieux. c’est le matin, et abysse n’a aucune envie de se faire entraîner dans quelque chose de trop tumultueux. elle la laisse parler, elle la laisse ouvrir ses vannes et déverser le flot de ses mots sur elle. abysse a comprit qu’elles étaient fondamentalement opposées là dessus. là où elle a besoin de silence, rose elle, a besoin de parler, de se lier. c’est peut-être pour cela que c’est aussi compliqué entre elles. abysse, elle, s’échappe. transparente, volatile au possible. elle n’a aucune attache, n’en souhaite pas et ne sait pas comment faire. rose, elle, c’est l’inverse. elle possède, charme, s’unit, s’attache et poursuit. alors elle court après abysse en espérant l’attraper. et abysse s’échappe.
cela se ressent rien que dans leur échange. abysse ne parle pas, alors rose le fait à sa place. elle submerge son silence de mot, s'infiltre dedans pour la noyer de sa voix vive. et abysse accueille ses paroles par son mutisme.
et pourtant, parfois, elle parle. parfois, elle lui parle. “non, cette histoire ne me dit rien. qu’est-ce que c’est ? et pour ta soirée jeu-vidéo, ça ne change pas beaucoup de d’habitude. il n’y a que des jeux, au foyer.” si en premier lieu, abysse s'était dit qu'elle s'en fichait et avait arrêté d'écouter, les gestes de rose avaient attisé son intérêt. abysse a compris, mais feint l’ignorance pour le moment. il est évident que rose ne compte pas faire une simple soirée. elle a quelque chose d’autre dans la tête, à en juger par son visage qui se tord dans tous les sens. abysse soupire. elle est fatigante, rose. elle ne se rends pas compte qu’il suffit de suivre le tempo de sa voix pour comprendre qu’elle a un plan diabolique en tête. “oui oui, je comprends. ne fait pas de telles grimaces.” déjà parce que cela gâche son charme naturel, mais aussi parce que abysse a parfaitement compris, et que ça la fatigue quand c’est incessant. elle lui fait donc comprendre, en la reprenant, qu’elle n’a pas besoin d’user de code aussi absurde que trois clins d’oeil. “j’ai bien compris que tu t’ennuyais et que tu voulais faire quelque chose de nouveau. tu as une idée de nouveau jeu ? vous avez déjà tout testé, dans le foyer.”
elle ne réponds pas au compliment de rose. elle se contente de plonger ses yeux dans les siens, avec un air mi-curieux, mi-suffisent. ce genre d’air qui murmure: “vas-y, je t’écoute. si tu ne me convainc pas, je m’en vais. mais je suis disposée à t’écouter pour le moment.” dans ses phrases banales, abysse a également glissés des indices, n’étant pas douée pour les signes physiques. il est hors de question qu’elle se mette à cligner des yeux ou grimacer comme rose. ce n’est pas son genre, elle n’est pas aussi expressive. alors, elle distille ses interrogations et son mystère dans les fausses questions de cette discussion banale. mais elle se le demande. qu’est-ce que rose a encore derrière la tête ? |
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Date d'inscription : 09/06/2020
| Mer 17 Juin - 16:57 Rose Elle a compris. Facilement, agréablement. Si parfaitement. Chacune des discussions avec Abysse, chacun de ses plans sont un opéra rondement mené. Une chanson entraînante, une tragédie irradiante. Elles se comprennent, fondamentalement, naturellement. Une sourde raison ? Elle n’en possède aucune. Car rien ne reste, rien ne transparaît. Elle la comprend, c’est tout ce qui lui importe. C’est tout ce qui calme ses ardeurs. Et une envie… Oh oui une envie cuisante de tout dominer. Un désir salaud, ardent, de posséder. Jalousement, durablement. Et elle hausse les épaules. Elle sourit. Elle se pose, ne réfléchit plus, se contente de se plonger. Se noyer. Dans ses noisettes. Ne rien rechercher d’autre, ne rien connaître d’autre. Elle représente la femme de son existence ici. Qu’importe. Elle est celle vers qui elle ira inéluctablement. Par sa différence, pas son aurore cuisante. Elle est le crépuscule de son être, la douceur étrange de sa brume. Celle qui la cajole sans même le vouloir. Par son silence, par ses phrases aux soupçons distillés. Elle revoit chacun de ses gestes dans sa tête. Toutes ses peurs qu’elle traîne. Celles qui insistent pour qu’elle revienne, pour qu’elle se perde et qu’elle s’oublie. Qu’elle disparaisse dans les méandres obscurs des songes d’été. Dans les douleurs lancinantes du mutisme qu’elle ne peut créer.
Elle aimerait être la gardienne des nuits du si doux Morphée. Plus qu’un squelette que l’on coule dans les sanglots de la Mort elle-même. Mais elle n’est rien d’autre qu’un pathétique astre. Qu'un météore qui ne fait trembler aucun mur. Une fleur presque fanée aux piqûres empoisonnée.
Si elle se consume. Que restera-t-il ? Rien de plus qu’un souffle biaisée. Et elle chantonne, murmure dans sa tête.
- J’aimerais tellement plaire.
Elle soupire. Penche le visage. Et elle sourit. Encore. Encore. Pourquoi donc ? Robot effarant. Poupée hurlante.
- J’ai essayé pourtant.
Elle soupèse son silence. Elle transpose. Elle ne se rend plus compte. Un flash sans fondement ?
- Tu trouves que je suis étrange ?
Et puis elle balaye l’air de sa main. Elle bat des cils. Et sa langue si harmonieuse vient pointer entre ses dents blanches. Elle rétablit son rôle, doucement, elle reprend sa contenance. Oubliant une crise passagère. Elle est éreintée. Fatiguée. Quand tout cela a-t-il commencé ?
- Il paraîtrait qu’un jeu que personne n’a en aucun cas essayé est fait pour nous.
Elle rigole. Elle perd la tête.
- Le but serait de rechercher ce qui se passe à travers les murs transparents. Peut-être les percer ? Et pour cela. Pour cela. Nous devrions nous rendre là où la savane commence.
Elle reste silencieuse. Ne reflète plus aucun mouvement.
- Éventuellement, décèlerons-nous une faille ?
Et elle reprend. Elle tape de nouveau dans ses mains et elle saute sur place. Elle fait un tour sur elle-même et elle ouvre grand les bras.
- C’est tellement amusant, tu ne trouves pas ? Bien, encore une splendide journée qui commence dans notre quelconque paradis ensoleillé !
Et elle y croirait presque. À cette beauté parfaitement moulée. Tout cela n’est qu’à son image. Une prétendue perfection, un charme idyllique. Et tout cela se fissurera bientôt. Oh oui.
Mais qu’est-ce qu’il restera ? Rien de plus qu'un soupçon d'étoiles explosées. |
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Date d'inscription : 10/06/2020
| Ven 3 Juil - 8:29 Abysse regard en coin. abysse hausse un sourcil. elle n’arrive pas à saisir la remarque pour deux raisons. premièrement, abysse ne comprends absolument pas pourquoi les êtres humains se sentent tellement nécessiteux de plaire. elle n’en voit pas l’intérêt. ils cherchent à tout prix à combler quelque chose, persuadés de le trouver dans le regard des autres. quel intérêt d’avoir besoin de se sentir valider ? aucun. abysse ne comprends pas. ça la fatigue. elle méprise. deuxièmement: rose plait déjà. il faudrait être stupide pour croire le contraire. ça l’énerve presque de la voir sous-entendre qu’elle ne plaît pas. hypocrisie totale. “tu plais déjà.”
c’est tout ce qu’elle est capable de répondre. fausse. le ton neutre. elle énonce un fait en faisant abstraction de ce qu’elle pense vraiment à ce sujet. ça n’a pas d’importance, de toute façon. rose plaît déjà. il faudrait être idiot pour ne pas s’en rendre compte. elle a beaucoup de charme. “non.” si. rose est étrange. bien sûr que ci. mais ils le sont tous ici. “enfin, pas plus que d’autres.” elle hausse les épaules. cette discussion ne l’intéresse pas.
ce qui l’intéresse plus, c’est ce que rose raconte maintenant. mais le ton l’agace. abysse ne peut s’empêcher de froncer un sourcil en entendant rose essayer de parler en énigme. ça sonne terriblement faux. c’est lourd. ça parasite ses oreilles. c’est désagréable. mais la dernière phrase de rose lui fait changer d’avis. elle perçoit l’ironie. elle perçoit le sarcasme. elle sent que la blonde dénonce l’absurdité de cette foutue situation dans laquelle rose, abysse, et tous les autres sont. alors elle sourit. rien que pour ça, elle veut bien se prêter au jeu. parce qu’elle décide de considérer rose comme plus maligne que ça. elle décide d’y croire. elle décide de se laisser entraîner. au moins un peu. “éventuellement.” ceci dit, malgré ça, rose est sacrément bruyante. entre le ton de sa voix qui virevolte et ses intonations pleine de vie. abysse trouve ça fatiguant. mais pour elle, pour rose, elle veut bien faire un effort. dans le pire des cas, elle sera simplement déçue.
abysse soupire. se recoiffe d’un geste rapide en passant sa main à travers ses cheveux fins. “allons-y alors. je veux bien jouer avec toi, matricule RO0257A-2O.” ceci dit, des questions subsistes. abysse n’est pas inconsciente. ce laboratoire est surveillé. ils sont surveillés. et là, les deux demoiselles s’engouffrent dans un jeu dangereux. il va falloir être prudent. “mais seulement toi. personne d’autre. ce sera notre petit secret.” comment faire alors, pour communiquer sans risque ? pour ne pas se faire voir et pour ne pas se faire prendre ? |
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