Douleurs, migraines, quelque soit les mot utilisés, les maux restent et ma tête me fait un mal de chien. Ha… J’ai vraiment l’impression de devenir fou. Peut être le suis-je déjà ? Qu’est-ce que je dis ? Je ne comprends vraiment plus rien. … Je me tourne et attrape le peu de draps en les resserrant fortement, les draps de ce lit blanc désespérément déprimant où je me retrouve régulièrement depuis ce réveil terrifiant. Je tique et me retourne de nouveau agacé. C’est impossible de se reposer. Je ne peux pas. Souviens-toi. Qui tu es. Qu’est-ce que tu fais ici ? Kh… Inutile, je n’arrive pas à percevoir la moindre chose. C’est frustrant ! Vraiment frustrant. J’ai l’impression que tout s’échappe. Je ne veux pas me retrouver sans rien. Pas alors que ces images floues remontent dans mon esprit avant que je ne commence à avoir de nouveau mal. Fichue migraine.
Je souffle encore et toujours et m’allonge sur le dos en regardant le plafond.
Combien de temps, combien d’années ont pu passer avant de me retrouver là…? Je… Cet endroit, cet hôpital aux airs factices, quelque chose cloche mais je ne saurais pas mettre le doigt dessus. Juste. Froncer les sourcils et plonger dans l’abîme avec ce passé que j’ai perdu. On m’a pris quelque chose. Quelque chose d’important. C’est… à la fois terrifiant et douloureux bien que je ne puisse rien y faire. Ce sentiment d’impuissance… Un instant, je souffle étonné en ayant une sensation familière mais sans en comprendre l’origine. Machinalement, le bras que j’avais levé pour cacher cette lumière éblouissante au plafond est rabaissée pour se poser sur mon buste lorsque j’inspire profondément. Que faire ? Je me retourne de nouveau depuis ce lit solitaire, le regard de côté, fatigué par tout ça. Qu’est-ce que je suis censé faire...?
C'était le début d'après-midi. Après le repas, je m'étais retrouvé libre d'errer en quête d'aventure. Autant dire que je ne savais pas trop quoi faire dans cet endroit trop grand. Je voulais voir d'autres têtes, aussi. Pas que les personnes de mon bloc m'ennuyaient, mais plutôt l'envie de découvrir de nouvelles personnalités. Je parcourais plusieurs endroits, regardant rapidement qui il y avait à chaque fois. Dans un, je pris la fuite, tel un lâche, oui. Mais face à Rose... Ah... Rose. Si belle, mais si sauvage. Je savais qu'elle pourrait me retrouver plus tard si tel était son souhait. Le mien, actuellement, était de faire de nouvelles rencontres.
Mes pas me trainèrent jusque devant l'infirmerie. Je doutais qu'il y ait quelqu'un ici. Pourtant j'ouvris la porte. Je pouvais toujours demander à l'infirmier ou infirmière si il/elle savait où pouvait vagabonder les autres résidents. Ou au pire, je pouvais toujours faire la causette avec le personnel. Ça devait être ennuyant aussi pour eux d'être ici. Quoique ?
Étonnamment, il y avait quelqu'un. Quelqu'un avec qui je n'avais pas encore eu l'occasion de parler. Mister cheveux bleus. Son nom, toujours un mystère. Bénies étaient nos tenues pour porter notre petit nom !
-AH Quelqu'un !
Oups. Il était au lit, quand même. Peut-être qu'il allait mal. Ah ! La boulette ! Spontanéité trop... trop... spontanée...
-Hum... Pardon... J'ai pas parlé trop fort ?
Je lui adressais la parole plus doucement. Je m'approchais aussi.
-Tout va bien ?
Je m'inquiétais un peu, car oui, ce n'était pas très chouette d'être dans cet endroit à cette heure de la journée, quand tout le monde profitait d'une liberté relative dans l'enceinte de l'établissement.
Rossignol
Nord
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Date d'inscription : 10/06/2020
Sam 13 Juin - 12:35
Rossignol
Entre l'oisiveté et la migraine
Rossignol ft. Milkshake
"Tout me fatigue."
Je soupire en me disant qu’il vaudrait peut être mieux laisser tout ça de côté pour le moment, je suis vanné. Tout me fatigue. Cet endroit, le personnel, mes souvenirs inexistants et… ça. … Cette sensation désagréable que quelque chose cloche. Tellement désagréable que je finis par fermer les paupières en espérant que mon mal passe. Et si je devais rester ici pour toujours ? Et si mon mal empirait ? Et si je perdais tout ce que j’étais en me souvenant ? Et si… Tant de question alors que mon esprit rejoint lentement le noir, enfin, c’est ce qui était prévu jusqu’à ce qu’un bruit de porte ne me réveille en sursaut suivi d’une voix masculine venant par le côté. Je rouvre les yeux et regarde depuis ma position allongée le nouveau venu avec une certaine incompréhension sur le coup, puis souffle et me ravise. Un autre patient.
Je n’étais pas seul lorsque je me suis réveillé dans cet hôpital bizarre, d’autres personnes étaient dans le même bateau mais, je n’ai jamais vraiment cherché à parler à qui que ce soit. J’ai… Disons du mal à imprimer la façon de se comporter des autres. C’est comme si… la plupart prenait la situation avec insouciance. J’avais l’impression d’être le seul à réagir avec un minimum de logique ce jour-là, celui du réveil. Bon, je ne suis pas vraiment fier d’avoir eu cette crise de panique, c’est même plutôt humiliant lorsque j’y repense… Seulement, ha, merde quoi, dans quel monde lorsque tu te réveilles dans un endroit pareil avec toutes ces machines, tu peux agir comme si de rien n’était ? C’est… Rah… J’ai vraiment l’impression d’être seul dans ces moments-là et je suis resté ainsi physiquement par peur de comprendre que les autres étaient finalement bien plus étrange que les individus nous retenant captifs. Peut être que je pense trop… Dans tous les cas, j’ai à peine le temps de ressasser tout ça que le brun s’excuse, hum, pas un mauvais gars de prime abord.
- Un peu, mais ça ira je crois.
Répondé-je calmement en me frottant la tête tandis que je me redresse en position assise afin de pouvoir jauger plus correctement l’intru qui semble se soucier de mon état.
- He ? Ah, hum, j’ai quelques maux de tête depuis que je me suis réveillé ici alors je me repose un peu.
Toujours aussi calme, je détourne le regard sans prêter plus d’attention aux mouvements de mon acolyte. En ce sens, ce que je viens de dire est une demi-vérité. Je ne sais juste pas comment réagir, il est le premier à s’inquiéter pour moi. Le premier ? Je ne suis… Pas sûr. Je revois instantanément un flash où l’image floue d’une personne m’enlaçant quand je suis angoissé me donne tort. Enfin, avant d’avoir de nouveau la migraine puisque je tique en posant une main sur ma tempe. Quelques secondes où j’essaie tant bien que mal de souffler avant de me tourner vers mon vis à vis.
- Si tu cherches un membre du personnel, il n’y a personne d’autre ici, désolé.
Ajouté-je en dernier d’une voix toujours aussi polie tout en écartant la paume de ma tempe.
Alors comme ça, il avait des migraines. ça ne devait pas être agréable. Je le plaignais sincèrement. Oh. Il portait la main à son front. Il avait mal à en montrer des signes extérieurs ? Je doutais fortement que sa main lui procure un quelconque soulagement. Je regarde à gauche, je regarde à droite. Je vis un verre et une bouteille d'eau. Je pris alors l'initiative de lui en servir un et de le lui tendre.
-Tiens, bois, ça te fera du bien.
Comment je savais ça, moi ? C'était... comme instinctif ? Hm... Je fermais les yeux.
N'essaie pas de réfléchir. N'essaie pas de comprendre.
Pas tout de suite.
Un refus de vouloir avancer ? Peut-être...
Je souris à Rossignol. Pour changer mes pensées, il fallait parler.
-Non, du tout. Je cherchais d'autres patients. Je voulais faire de nouvelles rencontres. On n'a pas forcément loisir de parler avec qui on veut, quand on veut. Donc, je voulais trouver quelqu'un avec qui je ne l'avais encore jamais fait. Parler, je veux dire.
Je marquais une pause. J'avisais le lit à côté du sien et je m'asseyais dessus.
-Tu ne serais pas mieux dans ton propre lit ?
Enfin, je disais ça, mais si son lit était aussi spacieux que ceux au Sud... L'espace qu'offrait l'infirmerie était peut-être préférable.
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