-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

 :: Complexe scientifique :: Buanderie extérieure Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Rose et jaune | Rossignol

Rose
Rose
Nord
Messages : 36
Date d'inscription : 09/06/2020
Sam 13 Juin - 14:16
Rose
Tourbillon des machines. Elle sourit, elle apprécie cet endroit. Le temps libre, qu’est-ce amusant ! Faire sa lessive aussi régulièrement. Pas qu’ils soient obligés, elle pense même savoir qu’il y a un système de roulement, mettre des vêtements dans les paniers de linges sales dans les sanitaires, bye bye les uniformes ! Est-ce qu’ils sont lavés finalement ? Ou pourrissent-ils dans ces bassines jusqu’à ce qu’une âme charitable les retrouve ? Elle n’en sait rien. Et à vrai dire elle s’en fiche un peu. Elle a besoin de normalité et de tâches dites ingrates. Pas qu’elle ne puisse dire ce qui est vraiment ingrat et ce qu’elle faisait ou non avant tout ça. Tout est trop incertain. La cuisine ? Peut-être pas. Elle avait dû mal, les premières fois à se servir habillement d’une fourchette et d’un couteau. Même les mots n’étaient pas venus promptement, on avait dû lui réapprendre. Et elle n’avait pas aimé ça. Fort heureusement, donc, K-N3L s’en occupait seule. Ou était-elle accompagnée ? Elle n’en avait aucune foutue idée. Et vu qu’elle n’était pas non plus forcément ordonnée, il n’y avait qu’à étudier les cotillons qu’elle disséminait au grès du vent. Elle se chargeait donc de sa propre machine. Et bien soit. Personne n’avait semblé l’arrêter jusqu’à maintenant. Alors pendant son temps libre elle se rendait allégrement dans la buanderie. Deux fois par semaine, était-ce convenable ? Une manière de s’en sortir et de tromper le temps.

Elle ne supportait pas le rendement effréné, les horaires à respecter. Pourtant, elle trouvait tout cela relativement calmant. Elle n'était pas certaine d’apprécier, elle n'était pas certaine de détester. Et si elle y réfléchissait vraiment, elle ne pourrait qu’admettre qu’elle était trop fatigué pour ça. Bien. Bien. « Alors faisons les machines et profitons en pour fouiner. » C’est ce qu’elle s’était dit basiquement. Les premières fois, pour être tout à fait honnête jusqu’à maintenant, elle s’était contenté de regarder émerveiller  tourner chacun des puissants appareils. Puis elle s’était brûlée à plusieurs reprises avec le truc immense qui servait à… Repasser était-ce cela ? Et voilà. Elle n’avait rien observé, rien chercher, une véritable passoire trouée. Mais aujourd’hui, oui aujourd’hui cela allait changer !

Elle avait attendu de pied ferme le quartier libre. Treize heure trois, plantée devant sa porte elle avait recherchée dans le coffre sous son lit chacun des uniformes. Amusement constant, elle avait tout empaqueté entre ses mains diaphanes. Puis en courant presque elle s’était rendu devant la buanderie. Traçant comme le vent. Pas qu’elle puisse vraiment dire ce qu’était le vent ni d'où lui venait cette expression. Elle tapa dans ses mains, faisant tombées du même coup tous ses uniformes et avait pénétré à treize heures dix-sept dans l’antre tant attendu. Il n’y avait personne, sauf un jeune homme. Hum. Elle le connaissait lui. Elle réfléchit quelques instants dans sa mémoire, reprit son tableau des visages et se fustigea mentalement. Bien sûr ! Rossignol. Il était même dans la salle de réveil avec elle. Bâtiment Nord. Elle sourit un peu plus. Saute devant lui à pieds joint. Pose ses uniformes à ses côtés. Rayonnante, elle pose une main sur le torse de son compagnon.

- Rossignol, je te connais ! Tu sais ce qu’est un Rossignol ? Je n'en ai aucune idée.

Elle semble réfléchir, se massant les tempes. Puis le visage penché comme un petit animal curieux elle reprend plus gentiment.

- Je suis Rose. La rose est une fleur de plusieurs couleurs, très odorantes. La reine des fleurs en parfumerie ! Enfin… Avec le jasmin. C’était jolie les jasmins aussi… Et puis.... C’est une couleur aussi. Brûlante, amusante, doucereuse. J’aime bien le rose. Regarde !

Elle entrouvre légèrement le col de son t-shirt pour révéler le haut de sa poitrine.

- Un peu comme ma peau. Je suis rose.

Elle présente ses cheveux.

- Et jaune !

Elle explose de rire et bat quelque peu des cils. Avant de légèrement pivoter pour le laisser observer ses jambes.

- Cette bande aussi est rose. Sur nos pantalons.

Elle soupire, finalement. Dépose une main dans sa nuque. Elle semble satisfaite de ce petit exposé pour le moment. Elle rehausse peu à peu son visage vers lui, et enfouit sans aucun gène son regard dans le siens.

- Je te connais donc Rossignol.
Revenir en haut Aller en bas
Rossignol
Rossignol
Nord
Messages : 51
Date d'inscription : 10/06/2020
Dim 14 Juin - 15:04
Rossignol



Rose et jaune



Rossignol ft. Rose

"oui, c’est joli"



Je n’ai pas beaucoup mangé ce midi.
Un moi intérieur serait tenté de m’envoyer une petite pique de rappel pour me dire que ce n’est pas bien de ne pas avoir assez vidé mon assiette mais, aujourd’hui, je me sens assez songeur. J’ai besoin de penser à autre chose. De m’évader un peu même si c’est impossible. Je ne peux pas sortir d’ici, ni savoir où je suis, ce qui explique mon état actuel. Paumé et dans l’incompréhension la plus totale.
Je commence sérieusement à saturer et masse rapidement une de mes tempes en marchant avec ce tas de linge. J’ai cru comprendre qu’ici il fallait qu’on lave les affaires qu’on nous prête nous-mêmes. Je pense prêter dans l’espoir qu’on me relâche un jour bien que je ne sois pas si sûr du côté non définitif de ce qui m’arrive. Ouais… C’est très encourageant tout ça. Hm… Bref, passons, s’il y a bien une chose qui peut me vider l’esprit, c’est de faire un peu de lessive, seulement, je me surprends encore à pencher la tête avec appréhension en apercevant ces machines. Je suis angoissé.
Tout ça, tous ces objets futuristes. En quelle année sommes-nous ? À quelle époque ? Et si… Et si le jour où je sortais d’ici je me rendais compte que le monde a complètement changé ? Si c’est le cas, comment est-ce que je pourrais retrouver cette silhouette qui hante mes souvenirs ? Et ma tante ?
… Non non non, arrêtes d’y penser ! Fais avec ce truc qui tourne et respire un bon coup.
Je pose mes affaires sur le métal et regarde un instant l’engin nettoyeur.
J’ai beau observer et observer, cette sensation ne change pas. Je n’en avais jamais vu, de ce que je me souviens, enfin, avec le peu d’images brumeuses que je possède mais je suis quand même surpris de voir que j’apprends vite le fonctionnement.
Qu’est-ce qu’on m’a fait au juste…

Je commencerai presque à revenir vers ces pensées négatives et pourtant, le bruit d’un nouvel arrivant interrompt mes introspections au point où mon premier réflexe est de tourner la tête vers le bruit.
Une femme blonde à l’air vaguement familier. J’ai déjà dû la croiser dans le coin, vite fait, mais son visage enjoué en sautant dans ma direction me met un peu mal à l’aise. Pas qu’elle soit étrange, non, c’est que je suis plutôt surpris de voir sa réaction lorsqu’elle pose sa main sur moi. Mon premier réflexe est d’ailleurs de la repousser, chose qui me surprend. Lorsque je me rend compte de mon geste, je détourne les yeux, embarrassé.
C’était instinctif. Mais je ne le comprends pas moi-même. Pourquoi…?

Ah, hum… Pardon, je ne t’ai pas fait mal ?

Avancé-je en tentant de la regarder de nouveau en pondérant ses précédents mots.


Rossignol ? … Ah… Ce nom ridicule qu’on m’a donné. Ce n’est pas mon nom. C’est… Ha… Si seulement je m’en souvenais.

- Encore navré pour ça et euh, je ne sais pas trop pour ça, c’est une appellation un peu bizarre. Bref... enchanté Rose…?

Ajouté-je en dernier quand je la vois montrer de plus près sa référence à la couleur proche de sa peau.


C’est assez gênant alors je me frotte l’arrière de la tête tandis que je la vois passer du coq à l’âne en riant. Sur le moment, je trouve ça embarrassant mais ça a quelque chose d’attachant donc je lâche rapidement un “oui, c’est joli” légèrement souriant pour accompagner son discours même si je ne comprends pas tout à cause de ses mouvements qui la mettent en avant. Un sentiment assez étrange quand on allie les deux. Je ne sais pas si je dois rire avec elle ou mourir de honte. Hm… Réfléchissons.
… Je ne sais pas quoi répondre à tout ça, ni à ce spectacle improvisé. Et j’ai l’impression qu’elle me fixe un peu trop intensément, ce qui me gêne d’autant plus même si sa dernière phrase me perturbe un moment.

- Qu’est-ce que tu veux dire par connaître ?

Lui demandé-je intrigué, la tête à peine penchée sur le côté.


Ça m’étonnerait qu’on se connaisse “connaisse”, je pense plus qu’elle fait référence à nos allées et venues ici mais, j’ai comme un doute un instant. Je ne veux pas passer à côté de quelque chose même si c’est une fausse piste.




:copyright:️️AxyGry - Ariesten
Revenir en haut Aller en bas
Rose
Rose
Nord
Messages : 36
Date d'inscription : 09/06/2020
Mer 17 Juin - 15:31
Rose
Elle observe sa main bloquée dans le vide. Silence. Va-t-elle un jour en finir ? Doit-on lui dire ? La base de sa paume semble la brûler. Elle cligne des yeux et abaisse son bras. Elle bat des cils. Elle se tait encore et rehausse légèrement son visage pour lui offrir un sourire resplendissant. Est-elle impure ? Quel est ce ressentiment étrange qui émeut son cœur ? Une réminiscence de son passé, une vague envie de pleurer. Ne doit-elle pas avoir l’habitude finalement ? Ne doit-elle pas accepter qu’elle ne soit que trop infaillible, qu'importe ce qu’elle provoque le rejet existe. Un soupir silencieux transperce ses lèvres pleines. Elle réfléchit.

Pause.

Elle doit se concentrer, être moins tactile et plus tenue. Elle ne peut pas se permettre de se comporter ainsi avec tout le monde, n’est-ce pas ? Elle doit apprendre, récupérer et comprendre. Chaque codes, chaque personnes. Sourire plus effrontément, regagner une consistance parfaite. Petit robot sans équipage. Perfection. Attraction.
Un doux but. Une envie croissante de vivre. Sinon elle ne peut que craquer, succomber à l'exquise dépression.

Elle l’observe, animal amusé, le visage relevé. Elle sourit, place sa langue entre les dents et contient une envie de lui enserrer le bras. Elle attrape sa propre main, elle brosse distraitement une de ses boucles blondes. Elle se retourne vers les immenses machines.

- Ce n’est rien.

Elle n’a envie de ne rien d’autre pour le moment. Elle sourit pourtant, illumine la pièce de sa présence. Petite poupée trop peu innocente. Elle balance ses cheveux. Flatte la base de son cou, descends graduellement sous son t-shirt et souffle angéliquement. Ingénue, elle semble s'obtenir un serment malicieux. Entre elle et elle-même. Elle se promet mille et une promesses, soupèse chacune de ses pensées. Elle tente, conjointement, de rester dans sa noble ligne de conduite. Elle ne dispose que d'un modèle d’action, un seul modèle de pensée. Elle éprouve le besoin d’être aimée, appréciée et convoitée. Sinon elle ne pourra que se laisser aller et se laisser briser.

- J’aimerais trouver un passage secret dans une de ses machines. À vrai dire, je suis certaine que nous pourrions creuser un tunnel derrière sans que personne ne s’en rende compte.

Elle ignore sciemment sa question. Laisse une absence les envelopper. Comme un drôle de lapin blanc trop pressé, énigmatique et empêtré.

- Je suis enchantée aussi !

Finit-elle par jeter de son timbre langoureux.

- Sincèrement enchantée. Rossignol.

Elle enveloppe la pièce, laisser couler les sons clairs de son prénom sur sa langue. Elle s’accroupit quelques instants, passe une main dans ses cheveux qu’elle noue adroitement avec un bout de carton dur qu’elle a récupéré ici et là.

- Je suis désolée. Je sais que je suis un peu trop brusque.

Elle se mord la lèvre inférieure et esquisse un sourire discret.

- Je ne me rappelais pas ce qu’était une rose. Alors j’ai demandé, à droite et à gauche. C’est raisonnablement tout ce que j’ai appris. N’est-ce pas si étrange d'enterrer son nom ?

Elle ne sait plus si elle parle pour elle-même ou pour lui. Si elle cherche à combler le manque et le silence.

- Je ne sais pas non plus ce que demeure un rossignol, je suis désolée.

Elle clôt ses océans quelques instants. Murmure inégalement une berceuse qui lui revient peu à peu. Paroles qui ne l’ont jamais quitté, jamais si peu emportée.

- Je crois pourtant, que tout cela nous va bien. Comme une évidence, n’est-ce pas ?

Cette fois-ci, elle sourit sincèrement, presque trop naïvement. Veut-elle se rassurer ou veut-elle oublier ? Qu’importe, les faits sont les mêmes. Elle reste seule, indéfiniment. Rien de plus qu'une poussière envolée dans les destins funestes.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
We're bound together :: Complexe scientifique :: Buanderie extérieure-
Sauter vers: