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GROUPE ALPHA [le premier réveil]

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Michel
Michel
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Mer 10 Juin - 21:24
Michel
prologue

"If you tell the truth, you don't have to remember anything."★ Mark Twain

Première inconnue :
Vous-même. C’est le noir dans votre tête, comme si, avant d’ouvrir les yeux vous n’étiez rien. Pourtant vous existez, c’est vrai, en y réfléchissant, vous vous souvenez d’une grande douleur, ouais, c’est ça votre dernier souvenir, clair comme de l’eau de roche, contexte, lieu, les quelques minutes qui précèdent la grande douleur, ça, vous vous en rappelez… Oh. Il y en a d’autres aussi, enfin, ce n’est pas grand-chose, ou peut-être que oui, des souvenirs intenses, comme le souvenir le plus heureux, votre plus grande peur, votre objet ou personne fétiche… Et puis rien, vous avez l’impression d’être sans âge, sans nom, sans passé, un avenir sur patte à qui on a tout retiré. Même l’époque vous semble étrangère…
Deuxième inconnue :
Le lieu dans lequel vous ouvrez les yeux. Un lit médicalisé, un moniteur futuriste, d’autres lits séparés par de minces rideaux. Mais où êtes-vous ? Et qui sont ces gens autour de vous qui portent les mêmes vêtements que vous ? Des hommes et des femmes en blouse blanche vous observent, derrière… une vitre ?
troisième inconnue :
Que vous a-t-on fait ? Car il est certain que la grande douleur que vous avez ressentie n’était pas normale… Alors quoi ? Êtes-vous ici en tant que patient ? Peut-être… Sans doute que non, quand on y réfléchit. Pourquoi personne ne vous parle ? Pourquoi êtes-vous observé ? Pourquoi personne ne vous rassure ?



★ marche à suivre :
Vous venez de vous réveiller. Autour de vous, des lits, une multitude de lit, dans lesquelles gisent encore des êtres endormis. Ou non. Il y en a d'autres, qui se réveillent comme vous. Vous êtes une dizaine. Sur votre tempe droite vous pouvez trouver un électrode non relié, mais si vous décidez de l'enlever, le moniteur à côté de vous va s'éteindre. Le moniteur, est un écran transparent sur lequel s'affiche également vos constantes, mais ce n'est pas tout ! Si vous y prêtez attentivement vous pouvez y voir un nom. Le vôtre ? Comment réagissez-vous ?

Il s'agit d'un rp évènement de groupe modéré, j'interviendrai donc de temps à autre. Si vous avez des doutes sur une action, n'hésitez pas à venir me trouver. Bon jeu groupe Alpha !

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Milkshake
Milkshake
Sud
Messages : 55
Date d'inscription : 09/06/2020
Jeu 11 Juin - 4:07
Milkshake
J'émergeais, lentement. Mes yeux papillonnaient puis se fermaient et je grimaçais. La lumière. La lumière m'éblouissait. Je levais mon bras pour le poser sur mes yeux, comme une barrière contre cet agresseur. Je finis par le retirer, m'acclimatant progressivement.

Je vis alors le plafond. J'étais où ?
Je me redressais sur les coudes, je regardais autour de moi. Un... un hôpital ? Qui était toutes ces personnes ? Je m'asseyais en tailleur sur le lit. Je portais une main à ma gorge. J'avais soif. Ma gorge était comme asséchée. Je n'avais plus parlé depuis combien de temps ? Ça faisait combien de temps que j'étais inconscient ? La panique s'emparait de moi.

Respirer, il fallait que je respire.

Je regardais à nouveau autour de moi. Les autres patients - ou ce que je supposais l'être - m'importaient peu en l'instant présent. En revanche, mon attention se stoppa sur un écran à côté de mon lit. Des courbes montantes et descendantes, des chiffres, des lettres formant un mot.

Milkshake.

Hum... Si j'étais à l'hôpital et que cet écran était si proche de mon lit, il devait représenter mes constantes... et mon nom ?

-Quoi ?

Ma voix est enraillée de ne pas s'être exprimée depuis un moment. Je ne la reconnais pas. Etait-ce ma voix ? Était-ce moi ?

...

Cette dernière question que je venais de me poser intérieurement me figea.

J'étais qui ?

Impossible de revenir sur mon nom, ma vie.

L'angoisse.

J'étais amnésique ?

Non. Non, en y réfléchissant bien, ce n'était pas ça. Ou pas tout à fait. J'avais encore quelques souvenirs... Attends ! Mais ! La douleur ! Je n'étais donc pas mort ?! J'étais en vie ! En vie et vivant !
Seulement, le souvenir de cette douleur était... vraiment peu agréable... et c'est peu dire. Je secouais la tête. Ne pas y penser, c'était mieux pour le moment...

Et pour penser à autre chose, je portais enfin mon attention sur les autres personnes dans la pièce.
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Abysse
Abysse
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Jeu 11 Juin - 8:32
Abysse
il fait noir.
il fait vide.
elle ne sait pas ce qu’il se passe. elle ne sait pas où elle est. elle ne sait pas qui elle est.
mais elle a mal.
elle a terriblement mal.
c’est sa seule certitude: la douleur.

elle suffoque. elle étouffe. elle voudrait respirer, que ses poumons se percent d'air. elle sombre. elle a trop mal et elle a envie d’hurler. c’est un véritable maelstrom dans son esprit. c’est violent, brutal, ça cogne contre les parfois de sa tête. elle voudrait crier, appeler à l’aide. se torsionner, bouger ses membres endoloris. mais elle ne peut pas.
elle a trop mal.
elle est immobile. coincée. passive.
en cage.
et elle sombre.
elle sombre vers les abysses.

les abysses… abysses…
réveille toi !

un sursaut. un seul.
elle ouvre les yeux. c’est blanc. elle aime bien.
mais c’est lourd aussi. assez hi-tech, assez massif. elle aime moins.
elle prends quelques instants pour elle. pour se recentrer, pour se concentrer. elle se pose trop de questions. elle ne comprends rien, ne se souvient de rien, doute et cherche. mais elle ne dit rien. reste silencieuse. impossible pour elle que ses pensées franchissent la barrière de son esprit.

puis, après quelques minutes de vide, elle regarde à droite. puis à gauche. doucement, ses yeux roulent. où est-elle ?
il y a d’autres lits, à côté d’elle. séparé par un rideau. tout semble si robotique, mécanique. elle n’aime toujours pas trop. il y a des chiffres, des constantes. elle ne sait pas trop à quoi cela correspond, mais décide de les mémoriser dans le doute.
et puis il y a un mot.
pas n’importe quel mot.
elle sait que c’est le sien.
son nom.

abysse.

elle se redresse, se relève. mise à part la douleur physique de ses muscles ankylosés, elle se sent étrangement vide. elle regarde un peu à côté d’elle. est-elle seule ? non, il y a du bruit, des sons, des machines qui vibrent et des respirations.
des gens, donc.
autres qu’elle.

elle se redresse, ne prends pas la peine de remettre ses cheveux en place. elle tire le rideau qui sépare les box. puis plonge ses yeux noisettes dans ceux de son voisin.
et se tait.
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Rose
Rose
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Jeu 11 Juin - 10:22
Rose
Une longue chanson. Souffle épars et douceur passionnée. Il y a le crépitement du feu, le ronronnement d’un chat et le goût sucré de la violette. Il y a son souffle. Il n’y a rien de plus. Rien de plus que la chaleur éreintante, brûlante. Il y a elle. Elle. Et son angoisse. Et son cœur qui se coupe. Il y a quelque chose. Quelque chose qu’elle ne peut pas comprendre.

Vapeur rauque.

Stop.

Il y a le chat. Le chat noir, les yeux verts. Il y a la cheminée.

Stop.

Il y a le goût de la violette.

Stop.

Odeur du sang, membres glacials. Elle tremble. Flash de lumière. Elle à mal. Ou est-ce pire ? Est-ce que la douleur la transcende à ce point ? Ça ne peut pas représenter la fin.

Pas comme ça.

Stop.

La fin est délicieuse, la fin est calme. La fin est le silence. Elle n’est pas les grognements, pas les courbatures, pas les doigts qui rencontrent les draps, la peau, pour les tirer, les arracher. Pas les ongles dans la chair, dans la moiteur palpitante d’un corps qui se tord, qui s’embrase dans une horreur monstre. Non ce n’est pas la fin. Tout cela ce n’est que la vie. La vie qui contrebalance, qui ensevelit sous les tortures extravagantes.

Stop.

Il y a la lumière vive. Du tissu froid. Il y a une pièce moderne et des regards en contrebas derrière une vitre.

Stop.

Le noir. La douleur.

Stop.

Son souffle reprend, lentement. Elle se relève. Observe hagarde ses mains frêles. Trop pâles, trop enserrées dans une position étrange. Elle touche son crâne, retrouve ses cheveux. Elle tente de respirer calmement. Une électrode, un fil. Relié à quoi ? Elle tourne un peu plus son regard. Bien. Une machine. Ses constantes. Elle semble aller bien. Alors pourquoi ?

Elle réfléchit. Elle décrypte. Voilà son nom : Rose.

Elle tente de se souvenir et le rideau s’ouvre. Une brune ? Silencieuse. Elle tente de sourire, mais elle sait que ses lèvres se tordent dans une grimace grotesque. Elle ferme les yeux. Compte jusqu’à sept. Puis de nouveau, lentement, elle recommence. Et cette fois-ci le voilà éclatant, resplendissant. Quelques dents, sa langue qui se place naturellement. Elle peut enfin sourire, si belle plante, tout ira bien maintenant.

- Bonjour.

Qu’aurait-elle pu formuler d’autre finalement ? Elle repère une autre personne éveillée en face d’elles. Alors de nouveau, de sa voix la plus claire, la plus tendre elle reprend.

- Bonjour.

Ils sont trois. Trois et une multitude de blouses blanches plus loin. Il y a Abysse à ses côtés selon son moniteur, elle déchiffre Milkshake plus loin. Et il y a elle, Rose.

- Abysse, Milkshake et Rose.

Elle sourit un peu plus, resplendissante. Un drôle de trio. Oui, il n’y a plus aucun doute : tout ira merveilleusement bien dès à présent.
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Michel
Michel
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Jeu 11 Juin - 15:48
Michel
Le réveil :Alpha

"Je suis incroyable, n'est-ce pas" Michel

Vous entendez un son, comme le grésillement d'un haut parleur, provenant d'une vitre dans le fond. Si vous vous tournez, vous pourrez apercevoir une vitre, des personnes, une dizaine en blouse blanche, se trouvent derrières. Tout le monde vous regarde, intensément. Dont un homme, en costume du soir, nœud papillon rouge, micro en main.

- Eh bien, chers confrères, les voilà réveillés ! N'est-ce pas merveilleux !

Une foule s'exclame, derrière, puis commence à applaudir, le bruit fait grincer les hauts-parleurs, c'est désagréable. Tellement désagréable.

- Et ils ont l'air en parfaite santé ! Enfin... Pour le moment. Ahah !

L'homme tapote contre la vitre, comme si vous étiez des poissons dans un aquarium. Il rit, entraînant le rire de ses confrères. Enfin, tous ne rient pas. Il y a une femme, qui reste stoique et un autre homme à l'allure inquiétante.

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Milkshake
Milkshake
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Jeu 11 Juin - 16:06
Milkshake
Un petit rideau qui bougeait, une jeune fille debout qui dévisageait sa voisine. C'était un peu flippant. Je regardais la scène qui était littéralement devant moi... Puis la jeune femme fixée parla. J'esquissais un signe de la main en guise de bonjour. Je ne me sentais pas capable de pouvoir déjà parler.

Quand le grésillement survint, la voix dans le micro, j'eus un sursaut. La surprise. Et puis, les mots. C'était quoi son charabia ? Je n'aimais pas ça. J'avais un mauvais pressentiment. Au moins, ils disaient qu'on allait bien. C'était déjà ça. Cependant, ils étaient derrière une vitre, comment leur parler ? Comment leur poser des questions ?

Je poussais un soupir. On était des animaux en cage ou quoi ? C'était quoi cette manière de nous traiter ? Ils ne devaient pas plutôt... plutôt quoi ? Je n'ai jamais été dans de telles conditions. Enfin... Si ça avait été le cas, je ne m'en souvenais pas. Donc, autant dire, que je n'avais aucune idée de ce qui était censé se faire en ce moment.

Je n'avais pas la foi de leur poser mes questions, pas à travers une vitre. Alors, je me recouchais, la couverture couvrant seulement les jambes.

-J'ai envie de manger...

J'avais vraiment envie de manger. J'avais envie de bouger d'ici. De cette pièce où j'avais je ne sais combien de paires d'yeux sur moi. Oh. Ma voix s'améliorait. Je n'avais pas parler très fort non plus, mais c'était bon signe, non ?
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Bulle
Bulle
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Jeu 11 Juin - 18:41
Bulle
Noir complet, obscur voile qui recouvre sa vision, l’englobe et l’étouffe par son silence sournois. Elle panique. Soudain, elle n’a plus de sens, elle ne sait plus si son corps est encore le sien, si elle a perdu la vue ou bien si elle n’est tout simplement plus allumée de la lumière d’une vie certaine. Vie et vue, étrange comme les deux s’entrecroisent dans sa tête, comme une urgente polka qui la laisse pantelante.

Elle entend. C’est fort, puissant, comme un grondement, une menace lointaine qui se rapproche de plus en plus, accélère en même temps que la peur qui la parcourt. Si elle panique, c’est qu’elle est vivante n’est-ce pas ? Ou la mort n’est qu’une vaste prison cauchemardesque où l’on revit sans arrêt des catastrophes naturelles. Un tremblement de terre ? Tout semble vaciller, comme si plus rien n’avait vraiment de place. Ses pensées ont-elles du sens ? Où sont passés les siens ? A-t-elle réellement une place dans ce vaste univers monochrome ?
Elle se sent comme amputée de tout ce qui la définit. Elle a pourtant la sensation d’une course effrénée. Est-elle celui qui traque ou est-elle traquée ?

Le son devient assourdissant, comme un refrain entêtant d’une chanson qu’on ne connait pas très bien et qui envahit notre esprit.

Tudum, tudum, tudum.  

Des coups. Elle sent une douleur sourde dans sa poitrine qui accompagne le rythme endiablé de cette musique qui résonne dans ses oreilles. Ou peut-être est-ce dans son corps. Elle ne sait plus comment se placer dans l’espace, si celui-ci a une fin précise où si elle erre dans le néant.

Elle sent. Ou plutôt, elle remarque l’absence d’odeur particulière, comme un espace stérile, plat. Une feuille blanche, immaculée où elle apparait comme un intru, le mouton noir du troupeau d’imperfections saisissantes de monotonie. C’est apaisant. Elle se sent moins submergée par les sons et les sensations et perçoit enfin le début d’un sens à son errance épique.

Elle s’arrête quelques secondes. Ce sont les battements de son cœur, terrorisé qui frémit face à l’inconnu qu’elle entend et qu’elle sent. Il tente de fuir, comme elle, à cette étrange situation mais est emprisonné dans un méli-mélo de côtes et de peau. Elle est donc vivante.

Elle goûte enfin la lumière. C’est froid, ça lui colle des frissons dans le dos. Elle se sent courbaturée, peut-être est-ce sa course contre son cœur ? Elle sait au moins qu’elle n’est pas enfermée dans quelque chose d’étroit. Sans savoir pourquoi l’idée même lui donne la nausée, elle sent arriver la crise d’angoisse au galop.
Inspire, expire, tout va bien.

Enfin tout va bien… Ses yeux plissés tentent de capturer les alentours, tout semble distant, les murs sont nacrés, roses, violets, verts, jaunes, une succession de couleurs qu’elle n’arrive pas vraiment à saisir. Elle se redresse à l’aide de ses muscles faibles et lourds du lit dans lequel elle se trouve. Etrange que les couvertures soit de ce mauve. Elle rit faiblement. Le son qui en sort est étranglé, étrange et rauque. Tout est flou. Elle peut tout de même apercevoir des silhouettes au loin.

Elle tourne son regard vers la grande machine qui la surplombe, rocher immobile qui affiche les vagues violentes d’un océan qui fait rage, et un mot. Bulle.

Bulle…

- Eh bien, chers confrères, les voilà réveillés ! N'est-ce pas merveilleux !

Elle sursaute. Les mots s’accumulent les uns à la suite des autres, se cognent, et avant qu’elle ait compris, des applaudissements percent ses tympans et elle gémit doucement.

- Et ils ont l'air en parfaite santé ! Enfin... Pour le moment. Ahah !

Elle fixe au loin les silhouettes jaunes, agressives qui se retirent en riant.

-J'ai envie de manger... Entend-elle, une voix faible, sans danger qui l’apaise tout de suite.

-Moi aussi je crois.
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Abysse
Abysse
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Ven 12 Juin - 7:40
Abysse
sa voisine est une jeune femme. une blonde. peut-être un peu plus âgée qu’elle, peut-être pas. abysse ne sait pas. celle-ci lui sourit, la salut. elle est mignonne, cette femme. elle semble lumineuse, vive. bizarrement, ça lui réchauffe un peu le cœur d’entendre sa voix.
et c’est surtout les tout premier mots qu’on lui a adressé depuis son réveil.

“abysse, milkshake, et rose.” ajoute-t-elle.

abysse se tourne vers le moniteur de sa voisine. @rose. très bien. elle s’appelle donc rose. milkshake, lui, doit être le jeune homme en face d’elles. il est mignon.
elle plonge alors ses yeux dans ceux de sa voisine. dans ceux de rose. délicatement, doucement, elle s’installe dans son regard. le capte, l'envoûte, mais sans brutalité, aucune. comme si elle n’était même pas là.
ils sont bleus, ses yeux. bleus comme la mer. bleus océans. et ça lui serre le cœur de voir un bleu si profond. quelque chose lui revient. une émotion ? une pensée ? un souvenir. un souvenir chaud et doux. quelque chose qui fait du bien. il y avait des vagues, une odeur de sel, et des bruits d’eaux. elle ne se souvient plus très bien, c’est encore trop vaporeux. mais elle voudrait s’y raccrocher, abysse.
et ne pas quitter ses yeux bleus.

mais un bruit la tire de sa contemplation. un bruit de vitre, qui cogne et qui raisonne. ça la surprends, abysse. et le lien visuel qu’elle avait avec rose se brise instantanément. comme un sursaut, comme un fil qu’on coupe. elle se tourne vers la vitre. elle n'a pas aimé le bruit. trop violent. trop brisant. il y a des hommes et des femmes en blouse blanche, tout au fond. ils semblent les observer en riant.
tout est si blanc ici. et pourtant, tout semble si lourd et si pesant.

@milkshake se met à parler. il semble avoir faim, ce qui n’est pas une idée totalement dénuée de sens. elle hoche la tête, comme pour approuver ses dires. il a l’air gentil aussi, milkshake. tout doux.
depuis combien de temps abysse n’a pas mangé ? elle n’en sait absolument rien. elle vient de se réveiller. c’était peut-être hier comme il y a une éternité. elle ne se souvient de rien passé son réveil, de toute manière.
à part peut-être cette odeur de sel.

une nouvelle voix vient s’entremêler à leur petite conversation. une petite fille aux cheveux sombres. elle a le visage si doux, si pure, elle semble si faible et si petite. petite @bulle.
prête à éclater.
elle a faim aussi.
abysse se dit que c’est normal. que c’est la réaction que n’importe qui aurait.
mais elle, non. elle, elle se sent juste vide. et un peu retournée.
alors elle attends dans son lit. et elle se tait.
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Rose
Rose
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Ven 12 Juin - 8:44
Rose
Noisettes entêtantes. Noisettes fantômes. Brûlure du regard. Appréciable, doucereuse. Elle ne veut pas la quitter. Profondeur, souffrance, distance. Elle semble être tellement de choses, tellement de péché et de beauté. Tellement de tristesse et de dégoût. Tellement. Tellement. Elle aimerait s’y noyer. Plonger profondément, s’enrouler, et y rester. Comme un monstre qui dévore, qui s’envenime dans une danse macabre. Elle comble une partie de son âme, oh @Abysse, elle ne peut défaire son regard. Elle ne peut pas arrêter de la contempler.

Grésillement.

Elle se détourne, pâlie, enveloppe ses mains autour de ses oreilles. Cette voix. Cet homme. Ils lui donnent la nausée, l’envie de tout briser. Elle se resserre un peu plus, blesse sa peau avec ses ongles. Et enfin elle ose l’observer. Qu’est-ce que c’est que ce délire ? Sont-ils des moins-que-rien ? Elle grimace. Elle veut se lever, elle esquisse un mouvement, mais ses membres sont douloureux. Elle gémit.

@Milkshake a faim. Elle, elle ne ressent rien de tout ça. Au creux de son ventre, il n’y a qu’une douleur brûlante, une colère bruyante. Elle voudrait hurler, mais elle sait que sa voix risquerait de se briser.

Elle feule, elle gémit encore. Une voix la fait sursauter. Presque trop basse. Une toute jeune adulte. Elle cligne des yeux, l’observe. @Bulle, cela lui va bien. Elle a faim aussi. Elle ne peut pas. L’envie de vomir est trop tenace.

Impossible de se laisser aller. Impossible. Elle arrache son électrode et tremblante elle se lève. Elle chute. Une première fois au milieu de la pièce. Mais elle se relève davantage et se traîne, si lentement, peut-être pathétiquement. Qu’importe. Qu’importe. Elle ne peut pas ignorer. Elle refuse. Elle ne peut pas. Non. Non. Non.

Et elle arrive devant la vitre. Elle pointe du doigt cet homme, celui qui semble être leur chef. L’investigateur de tout ça. N’est-ce pas ? Dieu que ce soit lui. Elle est si pâle, si chancelante, si ridicule. Pourtant, elle se sent poussée du courage. Un impérieux, stupide courage. De la bêtise pure. Mais tant pis. Tant pis si elle doit mourir, autant que cela soit aujourd’hui.

- Vous connaissez nos noms, n’est-ce pas ? Alors avant de nous traiter comme des animaux de foire, la bienséance vous exige de vous présenter.

Elle à l’air presque sévère. Les mains sur ses hanches, la douleur brûlant son corps. Mais elle ne laisse rien transparaître. Visage colérique qui peu à peu se transforme en un fabuleux sourire.

- Vous êtes le chef ici, n’est-ce pas ? d'une voix chantante, elle demande.
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Rossignol
Rossignol
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Ven 12 Juin - 18:21
Rossignol



GROUPE ALPHA [le premier réveil]



Rossignol ft. Alpha’s

"Qu’est-ce qu’il y a de si drôle...?"



J’ai mal…
Ma tête… Elle se tort. J’ai l’impression... qu’on essaie de m’enfoncer un clou avec un marteau.
Encore, encore, encore, encore et encore et encore et encore.
Ça fait mal. Ça fait mal. Ça fait mal. Ça fait mal. Ça fait mal. Ça fait mal. Ça fait mal. Ça fait mal. Ça fait mal. Ça fait mal. Ça fait mal. Ça fait mal. Ça fait mal. Ça fait mal. Ça fait mal.
Ça. Fait. Mal.
…………………….

- AAAAARGHHHHHHHHHHHHHHHH…..!!!

…………………….


Pourquoi est-ce qu’il faut que ma tête soit aussi écrasée…
Cette douleur insupportable. Je… C’est comme si elle n’allait jamais s’éteindre. Comment en suis-je arrivé-là ? Je… marchais… Il faisait chaud.
Mais tout est devenu noir lorsque j’ai commencé à avoir mal. Et… Je suis exténué.
Depuis combien de temps suis-je conscient ? Tout est noir… Brumeux. Je… Mon nom. Je ne m’en souviens pas. Quelque chose ne va pas. Pas du tout.
Je peine à ouvrir les paupières en clignant difficilement des yeux. Hm… C’est lumineux. Ça m'éblouit assez pour me faire lever le bras afin de m’apporter un peu d’ombre tandis que je plisse du regard. Qu’est-ce que-
Flou. Aveuglant. Blanc.
Aussi illisible que mon esprit qui s’embrouille de plus en plus, je commence à percevoir les traits, les lignes autour de moi.
Où suis-je ? Ce n’est pas la rue chaude et étouffante. Juste plus moelleux et blanc. Je regarde machinalement ce que je peux commencer à discerner, tournant les iris sur le côté lorsque mes pensées se rattachent peu à peu à la réalité. J’entends un son étrange à ma gauche. Une sorte de tintement aigu qui se répète de manière régulière et qui attire mon attention. R-..O-...S-S-I-G-N-O-L. Rossignol. Je répète le mot intérieurement en ne comprenant pas ce qui m’arrive avant de percuter la situation en lâchant un souffle étouffé. Aussi surpris que terrifié, je me redresse rapidement en repoussant de mes jambes la surface molle de ce que je suppose être un lit tandis que l’action me propulse vers l’arrière où mon dos tape le dossier du meuble.

- Igh-

Tiqué-je en sentant une chose se décoller de ma tempe avant que l’espèce de machine bizarre ne s’éteigne.


C’est quoi tout ça ?! Je- Je- Qu’est-ce que c’est ?! Comment ?! Tout tourbillonne et tout s’emmêle quand je regarde succinctement dans toutes les directions, le regard tremblant en voyant d’autres personnes réveillées à mes côtés alors que j’entends une voix grésillante s’exclamer ainsi qu’une foule d'applaudissement.
Je détourne immédiatement les yeux vers une vitre en expirant de nouveau avec surprise.
Des rires, encore et toujours. Qui sont-ils ? Pourquoi est-ce qu’ils nous rient au nez ? Qu’est-ce qu’il y a de si drôle...? Je ne comprends pas, je ne comprends rien. Qui je suis ? Pourquoi je ne me rappelle pas mon nom ? Tout s’emmêle dans ma tête. Je veux savoir ce qu’il se passe. J’ai peur de tout perdre. J’ai peur de ne plus rien avoir.

QU’EST-CE QUE JE SUIS ?!

- Aghh-

J’attrape mes tempes de mes deux mains pour envelopper ma tête. J’ai mal. Je ne comprends rien à ce qu’il se passe et je suis terrifié au point de presque trembler en me recroquevillant, ignorant tout ce qu’il y a autour.



:copyright:️️AxyGry - Ariesten
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Percé
Percé
Nord
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Date d'inscription : 05/06/2020
Mer 17 Juin - 10:54
Percé
Un plafond blanc éclairé par des néons de la même couleur. La pièce est aseptisée mais l’air y est humide. Parmi d’autres, un jeune homme se réveille. La gorge un peu sèche, l'esprit embrumé, il ravale sa salive en fixant ce plafond monochromatique pendant un long moment, toujours allongé. De vagues souvenirs éméchés surgissent, puis c’est tout. Il est compliqué de tout déchiffrer. D’autres gens discutent, mais leur voix sont sourdes, noyés par la confusion se propageant dans son esprit.

Des applaudissements, la foule est en délire.

Le jeune homme lève la tête en direction du bruit. D’autres gens observent derrière une vitre, un d’eux, micro à la main, anime l’évènement comme s’il s’agissait d’un spectacle. Serait-ce un spectacle ? Il ne comprend absolument rien. Il lève le haut de son corps pour s'asseoir. Les réactions se font d’abord silencieuses, des chuchotements, des gens qui ont faim. Une femme du groupe des éveillés est la première à perdre son calme, elle questionne la situation, tandis qu’un autre semble vivre une expérience plus difficile. Cela devient plus angoissant.

- Ton prénom, n’est-il pas rose ?

Il pense à voix haute, simple interprétation du moniteur à côté de cette dame, il prend alors conscience de son propre moniteur qui affiche « Percé » ; Drôle de nom. Serait-ce une faute de frappe pour Pierce, Pierre, Percy? Ou alors, ce n’est pas vraiment un prénom. Le percé effleure son oreille pour y découvrir des ornements qui suffiraient à justifier cet adjectif. Des bribes de souvenirs lui revienne petit à petit. Les autres non plus, ne semblent pas bénéficier de réels prénoms. Il se tourne alors vers l’homme agonisant : Rossignol.

- Devrions nous pas d’abord lui venir en aide ?
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Fumée
Fumée
Nord
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Dim 21 Juin - 15:14
Fumée
Il y a du bruit. Beaucoup trop de bruit. Il entend des voix, des grésillements. Des applaudissements. Un cri. Pourtant, il ne veut pas se réveiller, il veut rester inconscient ; il avait tellement, tellement mal avant, mais la douleur s’est estompée pendant son… Sommeil ? Il ne se rappelle pas s’être endormi... À vrai dire, il ne se rappelle pas non plus de –

Il ouvre les yeux. Du blanc, tellement de blanc… Il a envie de vomir. Il déteste cet endroit. Pourquoi est-il ici ?

Il se redresse difficilement, ses membres engourdis, et son regard est attiré par l’écran à ses côtés. « Fumée » il y a écrit, il y a d’autres choses aussi, mais il ne parvient pas à se concentrer dessus. Il ne comprend pas la situation, et il sent l’angoisse monter en lui. Il ne sait pas ce qu’il se passe, mais il sait que ce n’est pas normal.

Il y a quelque chose sur sa tempe – il y porte sa main et l’arrache, l’écran s’éteint, mais ça n’a aucune importance à cet instant. Enfin, il réalise qu’il n’est pas seul ; il y a des gens, assis sur leurs lits. Il y a une jeune femme blonde qui se tient devant une vitre. (« Rose », c’est comme ça que son voisin a dit qu’elle s’appelait. Il croit qu’il aime bien la couleur rose.) Et derrière cette vitre, d’autres personnes, rieuses, la plupart en blouses blanches. Il les déteste.

C’est quoi ce bordel putain…

Sa voix est rauque, il ne la reconnaît pas ; il se racle la gorge, mais ça ne change pas grand-chose. Il pose ses pieds au sol, tente de se lever, mais ses jambes ne coopèrent pas.

Devrions nous pas d’abord lui venir en aide ?

C’est son voisin, de nouveau. Son visage ne lui dit rien, mais après tout, il ne sait pas à quoi lui-même ressemble. Ses oreilles sont ornées ; il lève sa main pour vérifier les siennes, il n’y trouve rien. Alors il regarde celui dont il parle. Il a les cheveux bleus, et effectivement, il a l’air d’avoir besoin d’aide. Ce qu’il ne donnerait pas pour une cigarette…

Il se lève, titube, et manque de s’étaler méchamment au sol. Heureusement, le lit de cheveux bleus n’est pas loin. Il pose une main sur son épaule, un geste qui se veut rassurant – il veut lui dire quelque chose, du style « ça va aller », mais il n’est pas sûr qu’il l’entendrait et clairement, rien ne va.
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Michel
Michel
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Lun 22 Juin - 9:29
Michel
Le réveil :Alpha

"Je suis incroyable, n'est-ce pas" Michel

Les réactions ne se font pas attendre, car en effet, les premiers éveillés avaient bien des questions à poser. L’une des toutes jeunes femmes s’exprime, finalement, alors que certains ont faim et le font remarquer. Toute l’animation qu’ils provoquent arrachent au groupe de scientifique quelques rires. Ils l’ignorent peut-être, mais, avoir la possibilité de les voir se mouvoir ainsi est déjà pour eux, une très grande victoire. Et bien évidemment, s’ils sont entendus, les patients aussi le son car la salle est truffée de micro. Aussi, le mal être évident d’un des patients tire quelques regards inquiets. Ce qui n’était pas très bon pour le spectacle qu’il souhaitait offrir. Michel claque des doigts. La porte à l’arrière s’ouvre, dans un chuintement délicat, pour mieux se refermer. Un homme s’approche de Rossignol, une seringue à la main contenant quelque-chose susceptible de calmer sa pseudo « crise ».

- À croire que certains d’entre vous ont décidé d’être assurément dramatique. Peut-être que nous devrions, par la suite, envisager de réitérer le processus de réinitialisation de la mémoire. Je te conseille de te laisser faire, jeune homme.

Ce sont clairement des menaces. Il se désintéresse de Rossignol, puis se concentre sur Rose et sur chacun des éveillés.

- Les noms inscrits sur vos moniteurs ne sont que des surnoms. Votre véritable identité ? Oubliée, pffuit, pour toujours, car ce que nous vous offrons ici est une seconde chance. Croyez-moi. Mon petit… Oui ! Toi !... Quel est son matricule, August ?

Un homme à l’air sinistre murmure à son oreille :

- Ah oui, Rose, matricule RO0257A-2O, ta clairvoyance me plaît.

Il hoche la tête et se désintéresse d’elle pour dire, finalement, après une longue pause :

- Bien je vais vous expliquer deux trois petites choses qui vous seront utiles si vous êtes gentils. Si vous soulevez votre manche, vous trouverez sur votre bras droit ou gauche, selon que vous êtes droitier ou gaucher, un matricule. Ce matricule vous servira à circuler dans le complexe. En effet, les capteurs scanneront votre bras et vous laisseront circuler à votre guise dans les endroits qui vous sont accessibles. Impossible donc de ne pas savoir qui vous êtes réellement.

Michel attrape le bras d’August, sans ménagement, pour mieux montrer que lui aussi possède un matricule. Il relâche son bras, puis regarde chacun des éveillés à tour de rôle.

- Et voyez-vous, nous aussi possédons un matricule. Comme quoi nous sommes presque égaux ! Ah. Ne suis-je pas formidable ? Comme je suis gentil, je vous autorise à me poser une seule question et je ne dis pas, une seule question par personne, groupe Alpha. Et j’y répondrai si, eh bien, la question me convient. Évidemment.


★ marche à suivre :

@Rossignol : tes crises ont attiré l’attention de Michel. Si tu n’es pas plus discret, qui sait ce qu’il adviendra de toi et des tes secrets. Je t’invite à lancer le dé pour connaître les effets qu’aura la piqûre sur ton organisme. Tu peux aussi refuser que le scientifique t’approche, mais une plus grande pénalité risquerait de te tomber dessus si tu le fais. Et je ne parle pas d’isolement. Les autres ne peuvent pas interagir avec le scientifique, car vous avez une chose plus importante à faire.

@Rose : ton bagou plaît pour le moment à Michel et il t’autorise à lancer un dé. Si tu fais un dé réussi, critique ou non, tu pourrais obtenir un avantage pour toi et l’ensemble de ton groupe. Fais cependant attention à ton attitude à venir, qui sait combien de temps tu amuseras Michel.

 Les autres : Il va falloir décider quelle information vous souhaitez obtenir de Michel. Je vous invite à discuter sur discussion Alpha.
- S’il y a un désaccord, Michel ne répondra pas.
Si la question est offensante, Michel ne répondra pas et de lourdes sanctions risqueraient de tomber pour l’ensemble du groupe.
- Si la question est trop vague, la réponse le sera aussi.
- Si la question concerne de trop près le plot, la réponse sera vague.  

Je vais faire en sorte que chacun puisse tirer les dés durant cet évent, c’est en fonction des résultats des dés que vous pourrez obtenir ou non des informations. Cependant, cela dépend aussi de l’attitude de vos personnages, qui aura une influence sur Michel. Si vous ne vous comportez pas comme Michel attend que vous vous comportiez, ce n’est pas un jet d’information que vous ferez, mais un jet de conséquence. Si vous avez des questions, je vous invite aussi à me les poser sur discussion Alpha ! Bon jeu !

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Sodado
Sodado
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Ven 26 Juin - 16:38
Sodado

Il est beau le poisson, il est frais le poisson et l'eau est froide et la radio grésille et la foule est nombreuse et oh il est bon le poisson, il est grand le poisson. Trop grand. Attendez, grand ? Pourquoi s'avance-t-il vers lui ? Plouf. La foule l'avale. D'un coup d'un seul. Il tombe quand bien même son corps est immobile et voilà que le poisson doit lui passer au travers. Dans la poitrine, les jambes, les bras, la gorge. La gorge. Son souffle s'arrête, il suffoque. Ses poumons sont lourds, comme remplis de quelque chose d'autre que de l'air. Il lui semble soudainement qu'il ne tombe pas mais qu'il coule. Ou que le poisson lui roule dessus. Non ça fait trop mal. C'est un char qui lui roule dessus. Qu'est-ce qu'un char déjà ? Non. Non. C'est autre chose. C'est une balle, ce sont des centaines de balles qui le criblent. Voilà qui explique tout ces bruits autour de lui, cette agitation. Ce sont des balles et puis des explosions. Peut-être même des hélicoptères. À moins que ce ne soient le plus du moteur des bateaux ? Le char, les balles, les bombes, le poisson, les hélices tout en même temps. Tout.

Et rien.

Plouf.

Les yeux de l'homme s'ouvrent d'un coup. Il se redresse immédiatement, les sens en alerte, la sueur au front, les tympans douloureux. Ce sont les cris de cette silhouette bleue qui l'ont réveillé. Il croit ? Il y a d'autres personnes autour de lui en blouse dans leurs lits. Et plus loin, une vitre et encore du monde.
La porte de sortie.
Il doit y en avoir une pas vraie ?
Effectivement, quelque chose bouge à l'arrière et un homme armé d'une seringue s'approche dangereusement d'eux tandis qu'un étranger derrière sa vitre parle. Beaucoup. Pour ne pas dire grand chose au final.
Mais son regard se baisse sur son poignet droit où sur la peau est gravée une série de chiffres et de lettres incompréhensibles. SO04416B-2B. Et le moniteur ? Il tourne la tête. Un long frisson lui parcourt l'échine quand il se retrouve face à toutes ces données dont il n'en comprend guère la moitié affichées devant lui. Il plisse des yeux.
Sodado.
Il s'appelle donc Sodado. So-da-do. Ça ne lui dit rien. D'ailleurs à priori y'a rien qui lui dise quelque chose. À part peut-être cet engourdissement douloureux dans chacun de ses muscles.

C'est à ce moment qu'il peut sentir les câbles qui le relient à la machine. Le tout nouvellement baptisé Sodado panique à sa façon lui aussi. D'un geste brusque qui tient plus du sursaut qu'autre chose, il arrache les fils, débranchant l'appareil.

Son corps devrait continuer à s'affoler et pourtant quelque chose prend le dessus. Quelque chose d'instinctif, d'ancien, d'enfoui. Sa respiration se fait plus lente, son regard plus froid. Ses pupilles brunes font des va-et-vient entre l'homme bleu et l'homme à la seringue.

Pas un mot ne s'échappe de sa bouche : il observe. Il se tient prêt.
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Prince
Prince
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Ven 26 Juin - 22:56
Prince
Il est réveillé, mais ne s'est pas levé directement. A la place, il fixe le plafond, tente de faire taire la nausée qui danse le long de ses tripes. Il y a des bruits autour, des voix, il aimerait se relever pour voir qui est là avec lui, ce qu'il se passe, mais sa première tentative s'est soldée par un haut le cœur. Alors il patiente un peu, se concentre sur sa respiration, écoute le sang battre à ses tempes de plus en plus violemment à mesure qu'il retrace ses souvenirs

Et qu'il se rend compte qu'il ne lui en reste aucun.

Juste de vagues sensations, d'éphémères sentiments. Doucement, il tend une main devant son visage, l'observe avant de se palper. Au moins est-il physique. Au moins est-il vivant. Alors quoi ? A-t-il vécu un drame ? Un accident ? Se retrouve-t-il à l'hôpital – au moins est-il rassurant de constater que certains concepts ne lui sont pas étrangers – avec une amnésie en prime ?
Mais il ne se sent pas cassé, juste...

Si, quelque chose est cassé. La douleur qui a percé son sommeil, celle qui hante encore son esprit en est le témoin. C'est... Frustrant, troublant. Il n'en connaît pas la source, il voudrait pourtant, mais dès qu'il y pense, elle martèle son crâne.
Il renonce bien vite, au profit de la situation présente.

Les grésillements qui fendent l'atmosphère calme – jusqu'à présent – achèvent sa migraine. C'est plaintif qu'il ferme les yeux, les plisse, fort, comme s'il espérait se réveiller d'un mauvais rêve. Naïf, ingénu. Sans surprise, ça ne marche pas, et la voix l'arrache cruellement à ce dernier espoir. Le cri qui fuse alors soudainement lui glace le sang.
Il se tourne alors, prend appui sur son épaule et se redresse péniblement. Ils sont... Une dizaine avec lui, tous des gens qu'il ne reconnaît pas. Ce n'est... Pas réellement surprenant, mais ça ne l'empêche pas d'être déçu.
Puis il s'efforce d'analyser la scène. La vitre, les gens derrière, la jolie blonde devant, les blouses blanches pénétrant dans la salle, l'homme criant, celui venu le réconforter. Ca fait... Beaucoup d'un coup. Il ferme les yeux une nouvelle fois, passe une main dans ses cheveux – un geste qui lui semble machinal – et se gratte le crâne, et se masse les tempes.
Une longue inspiration plus tard, il rouvre les yeux, redresse la tête, écoute comme il peut les informations données.

L'homme au nœud pap' rouge semble bien trop enthousiaste à l'idée de leur annoncer leur identité perdue, il entend le sourire dans sa voix. Distraitement, il survole le moniteur évoqué du regard, observe les constantes sans grande conviction pour s'attarde sur le nom qui lui a été attribué. P-R-I-N-C-E.
La situation n'est pas la meilleure, mais-... Autant l'admettre, le surnom qu'on lui a choisi lui plaît quand même un peu. Qu'on lui ai tatoué un matricule sur le bras, un peu moins. Ne sont-ils que... Des produits ?
Alors il parle de scanner, d'endroits accessibles ou non et d'égalité. Le dernier point le fait tiquer, lui arrache un rire enroué, puis une toux qu'il masque de la main.

Puis on leur propose de poser une question. Une seule, pour tout le monde, et Prince relève les yeux, soudainement intéressé. Groupe Alpha, qu'on les appelle, une seconde chance, qu'on leur donne.
Prince tique, grimace et fronce les sourcils. Une seconde chance ? Sont-ils... Morts ? L'hypothèse ne fait pas sens, lui martèle la tête et le fait abandonner bien vite. A la place, il se concentre sur du plus concret, tente de se redresser, titube, tangue un peu mais y parvient en se tenant sur le rebord de son lit. Une inspiration plus tard, il se libère de l'électrode collé à lui et esquisse quelque pas vers celui d'entre eux qui accuse le moins le choc – du moins, c'est ce qu'il comprend –.

Il y a déjà quelqu'un à ses côtés, ça ne l'empêche pas de se rapprocher, de s'installer sur le lit comme si c'était le sien, à genoux en face de – il lance un furtif regard vers le moniteur – Rossignol.
Il n'hésite pas longtemps avant de poser ses mains sur celles du jeune homme, s'efforçant de le faire avec le plus de calme et de tranquillité possible – échec, ses mains tremblent, il déglutit. Comment ne pas comprendre cette réaction, lui même se surprend à ne pas hurler à pleins poumons... Peut être parce qu'il n'est pas seul... Parce que la majorité des autres n'a pas crié non plus. Il ne sait pas, peu importe.
Le contact établi, il tente un sourire, tente d'attraper le regard de l'homme en face de lui avec le sien. Il se veut rassurant lorsqu'il tente de parler, optimiste – stupide d'aucun dirait –.

« Hé... Ec- » échec. Il tousse, rabat l'une de ses mains devant sa bouche avant de reprendre. Il n'avait pas prévu la gorge sèche mais il est trop têtu pour renoncer. « Ecoute... Je sais, c'est terrifiant ce qu'il nous arrive... » qu'il débute. L'observation n'est qu'un euphémisme, il refuse de s'y pencher d'avantage, décide de jouer de réconfort. « Mais ça va aller, d'accord ? » même si lui même tique sur ses propres mots, il décide de passer outre. « Tu n'es pas tout seul ici, tu vois ? On est là nous. T'es pas tout seul... »
Il insiste sur ses derniers mots, parce que c'est ce que lui même a besoin d'entendre, avant de tendre un sourire mal assuré vers l'homme au regard cerné. Il ne sait pas où se trouve son moniteur – tant pis, pas de nom à lui attribuer pour l'instant – mais son expression l'invite à l'aider dans sa démarche.
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Lunettes
Lunettes
Sud
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Sam 27 Juin - 17:26
Lunettes
il a un temps de retard
(il sent que ça va être un thème)

La douleur le secoue encore lorsque le monde commence à revenir. Vive et profonde. Armée de longues griffes qui s'étirent dans sa peau, jusqu'à gratter contre ses os. Il étouffe. Il n'a jamais ressenti ça, pense-t-il. De.. mémoire ? Mémoire. Sa mémoire. Ha, il ne sait plus. Il a oublié. Mais tout fait mal et oh, est-ce que ça peut s'arrêter ? Il croit qu'il tremble. Il croit qu'il serre les poings. Que si sa gorge n'était pas aussi sèche, il aurait eu un hoquet sec, quelque-chose pas loin du sanglot.

est-ce qu'il peut émerger, maintenant ?
est-ce que ça aussi, ça peut être oublié ?

lorsqu'il est aveuglé de lumière blanche
c'est presque une délivrance

Alors le monde lui apparait. Flou. Il respire lentement. Les voix lui parviennent comme lointaines, comme s'il était encore sous la surface d'une onde claire. Maladroit et tremblant, il porte une main à son visage. Se frotte les yeux. Rien n'y fait. Ha. Il soupire. Pose une main à plat sur une surface qui n'est.. pas le sol. Il était dans une forêt, non ? Peut-être. Le chat n'est pas là non plus. A-t-il rêvé ? Dormait-il, pour commencer ?

il ne sait pas
il ne sait rien
il a tout oublié
(enfin, presque tout)

Une homme grésille dans des speakers, mais il fait à peine attention. Assis sur ce qui doit être un lit, il tapote les environs. Ses lunettes. Elles ne doivent pas être loin. Elles ne devraient pas. Lorsque sa main rencontre l'objet qui (il suppose) lui serait familier sans le grand vide dans sa tête, elle tremble toujours. Les enfile maladroitement. On applaudit et il n'écoute pas vraiment. On crie, quelque-part pas loin, et il trouve que c'est trop.

qu'ils sont bruyants

Il s'asseoit sur le bord du lit. Le monde tangue mais un peu moins, maintenant qu'il y voit plus clair. Maintenant que les choses ont des contours. Ses yeux tombent sur le moniteur pendant qu'on parle d'être dramatique. Il lit une fois. Lit deux fois sans comprendre. Commence à grimacer quand l'homme au noeud papillon explique.

lunettes
quoi, vraiment ?
le surnom qu'on lui a trouvé ?

S'il n'avait pas déjà la gerbe, il commencerait à l'avoir maintenant. Parce qu'ils sont mauvais. Parce que ce mec -Rossignol- crie toujours. (il pensait que les oiseaux, ça chantait) Parce qu'il vient de se réveiller et il a mal. Lunettes, puisque c'est son surnom, soupire. Il sent que ça va devenir une habitude, ça aussi. S'ils sont tous aussi imaginatifs.. Lunettes soupire. Ses yeux tombent vaguement sur ce qu'il y a d'écrit sur son bras gauche. Un matricule. Huh. Donc la fleur -Rose- avait raison: ils sont des animaux. De foire, peut-être pas. Il pense plutôt à du bétail.

il regarde l'homme à la seringue
regarde les gens autour de l'oiseau bleu
se dit tristement qu'ils sont en route pour l'abattoir

(lunettes ne croit pas à cette histoire d'être tous égaux. ça l'a encore fait soupirer. parce que ce n'est pas drôle. si c'est pour dire des choses pareilles, il serait judicieux de se la fermer, non ? mais ça il ne le dit pas. parce qu'il y a cette impression de danger qui se loge entre ses côtes. qui compresse ses poumons. accélère son coeur et oh il étouffe encore. il ne parle pas parce qu'il est du mauvais côté de la vitre. parce qu'il a vu la seringue et il ne veut pas ce genre d'attention sur lui.)

Lunettes arrache l'électrode. S'efforce de respirer lentement, fixant le sol en se demandant qui posera une question. Qui posera quelle question. Parce qu'il y en a plein, des questions et ce n'est pas lui qui s'exprimera.

sa gorge est sèche
ses côtes l'étouffent
(il y a trop d'yeux derrière la vitre)
(trop d'yeux qui observent et qui en voient trop)

c'est bientôt fini ?
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Milkshake
Milkshake
Sud
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Date d'inscription : 09/06/2020
Mar 30 Juin - 2:40
Milkshake
Tout le monde semblait maintenant être réveillé.
Quand Rose s'était levée et avait presque trébuché, je m'étais relevé. Comme  muer par le sentiment de lui venir en aide si elle en avait besoin. Cependant, elle n'en avait pas besoin et avait marché jusqu'à cette vitre.

J'avais observé la scène, le coeur battant. Elle était sérieuse ? Elle semblait presque capable de leur sauter à la gorge si il n'y avait pas cette vitre. Elle était comme une lionne en cage. Ah... Mais... étions nous comme des animaux en cage ?

Puis un gars au cheveux bleus panique. D'autres vont voir. Je n'ai pas besoin de m'en mêlé. J'avais trop hésité à y aller ou non. Ah... douce hésitation. Et puis, maintenant, il est trop tard. Il a deux autres gars autour de lui et... Ô douce joie, un infirmier vient spécialement pour lui avec une seringue. Comme je suis heureux de ne pas être juste à côté. Comme je suis heureux que cette piqûre ne me soit pas destinée.

Pourtant je me sens mal. Passé le moment du réveil brumeux, je me rends compte un peu du pétrin dans lequel on est. Peut-être était-ce du à cause de la crise de panique du Rossignol ? Et de l'attention qui lui est due ? Peut-être était-ce juste à cause des mots de cet homme au noeud papillon rouge ? Avait-il dit son nom  ? ça m'avait échappé.

En revanche, pas ses mots.


... Envisager de réitérer le processus de réinitialisation de la mémoire.

Quoi ? Comment ça ? On nous avait effacé la mémoire de manière parfaitement orchestrée ? C'était une blague ? Pourquoi ? C'était une menace en plus ? Je rêvais ou c'était une menace ? Tout était trop confus pour comprendre...

Et puis...


Car ce que nous vous offrons ici est une seconde chance.

Je relevais la tête vers la vitre. De quoi est-ce qu'il parlait là ? On était en plein tripe de science-fiction, c'est ça ?

Puis vint son intervention pour Rose. L'explication des matricules. Je regardais mon bras, je vis les  lettres et les chiffres et je ne comprenais pas leur signification. C'était trop... Obscure. Trop proche d'un réveil étrange.
Aussi je finis par retirer l'électrode de ma tempe. Le bruit de la machine cessa. Un calme relatif dans ma tête se fit maintenant que je n'entendais plus les bruits qu'elle faisait.

Puis des murmures, des blablas. Quelle question est à poser ? Des idées, une discussion, une décision.

Je me lève pour me diriger vers Rose (Sauf si elle a bougé) et vers la vitre. J'étais pied nu. Le sol me semblait étrange. Sans doute parce que je n'avais plus marché depuis un moment ? Aussi étais-je arrivé à ne pas tomber, ni trop trébucher. J'avais bien fait d'attendre.
Je reste pourtant un peu en retrait de la demoiselle (Sauf si elle a bougé, toujours).
Pourquoi c'était à moi de poser la question ? Parce que j'étais un peu plus frais dans ma tête ? Ahaha... Pas du tout. Mais il fallais bien quelqu'un. Comment formuler la chose ?

Finalement, les mots sortent :

-  Vous nous offrez une seconde chance de faire quoi ? Vous pouvez nous éclairer ?

Car nous avions besoin de réponses dans ce réveil flou et confus.
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Rose
Rose
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Mar 30 Juin - 3:45
Rose
[Je ne savais pas si la dead limit s'accompagnait aussi pour mon lancé de dé. Alors, dans le doute, me voilà ! J'espère que ça ne dérange pas trop. | <3]

Une angoisse sourde ravage son ventre. Elle oscille légèrement. Observe la situation. Cet homme la terrifie. Lui révéler, poser une condition plus unique qu’actuellement ne l’aidera pas plus. Alors elle se tait, elle consume une main dans ses cheveux. Roule des hanches. Retourne à ses habitudes invétérées ? Elle traquera cette idée plus tard. Mais sans rancune, son corps retrouve peu à peu des manières de se mouvoir, de rechercher. Son sourire se fend dans une vague souple. Sa langue, aguicheuse, pointe à travers ses dents. Elle acquiesce. Se concentre. Elle observe le dénommé August et glousse faiblement avec son principe d’égalité.

La personne unique avec des privilèges ici ne peut-être que le tenancier du bar. Ce type en costume donc. L’autre, celui qui se fait manipuler sans la moindre répréhension, par contre… Il possède sûrement pire destin qu’elle n’en aura jamais. Alors elle sourit un peu plus. Alors elle pose une main sur une de ses hanches, se cambre sans délai. Elle sait comment se faire apprécier.

Elle sait.

Dans un soupçon de vague brumeuse. Dans une envie mélancolique. Tout cela ne demeure que sa raison d’être. Paraître une sorte de folie. Chaleur. Elle soupire, elle ne s’occupe plus des autres. Pas même de Rossignol qui va devoir dealer avec sa seringue.
Mauvaise pioche.

Il y a un spectacle, pourtant, qui se déroule sous leurs yeux. Corde raide : leur laisser une raison suffisante pour eux de les garder en vie. Qu’ils aient choisi d’une seconde chance, comme ce que la vipère au papillon rouge à l’air de sous-entendre, où qu’ils soient ici de force. Peu importe. Ils sont en mauvaise posture. Marionnettes. Jouets en papiers mâchés. Rats de laboratoires. Il n’y a pas de solution adéquate. Le seul but actuel étant de leur donner envie de les garder en vie. Ils sont derrière une vitre. Il veut bien répondre. Bien. Il sera temps plus tard d’agir efficacement. Ne pas tenter le Diable, ne pas s’amenuiser dans pire situation. Alors elle qu’ils fassent comme ils le veulent, que ce Rossignol panique. Elle ne peut pas gérer ça pour le moment.

Le brouhaha ne la fait pas tressaillir. Elle se contente de fixer ceux devant elles. Blouses blanches, scientifiques. Elle ne se dépeins pas de son sourire, de son envie. Ils semblent être d’accord pourtant. Elle les entend vaguement. Milkshake s’approche. Ses pupilles s’illuminent. Elle franchit un pas de côté pour le rejoindre. Précipite une main sur son épaule après qu’il ait énoncé la question. Pour lui. Pour Abysse. Elle fera front commun. Pour le reste, oui, pour le reste. Elle verra plus tard.

Elle ne veut plus rien dire. Plus de mouvement, elle retient sa respiration. Puis doucement, ronronnante elle penche son crâne sur le côté gauche, libérant une cascade de boucles luxuriantes sur son épaule. Ses yeux se plissent en sa direction. Il n’y a plus que lui qu’elle souhaite ardemment regarder. Le chef. Le tortionnaire. Le visionnaire. Qu’importe. Elle ne va pas le lâcher. Elle va le traquer.
Pourquoi joue-t-elle sa vie à la roulette russe ?
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Michel
Michel
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Mar 30 Juin - 3:45
Michel
Le membre 'Rose' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Event' :
GROUPE ALPHA [le premier réveil] AIR8hqo
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Rossignol
Rossignol
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Mar 30 Juin - 4:26
Rossignol



GROUPE ALPHA [le premier réveil]



Rossignol ft. Alpha’s

"J’avais un peu besoin d’entendre ces mots réconfortant"



Dans cet isolement que je viens de me construire, rien ne me terrifie plus à l’idée que d’ouvrir les yeux. Je ne sais pas où je suis, je ne sais pas ce que je fais ici et je ne sais pas non plus qui je suis. Qui m’a fait ça ? Qui m’a ramené là ? Qui, encore le même pronom que je me répète inlassablement, la boule au ventre et toujours légèrement tremblant.
Une goutte de sueur vient perler sur mon front, je crisse à peine des dents, presque prêt à mordre ma lèvre pour tenter de m’accrocher à quelque chose… N’importe quoi !

Je ne veux pas me sentir comme ça, je veux arrêter d’être aussi terrorisé mais, rien n’y fait.
Je ferme les paupières avec force bien que je les sente palpiter.
Pourquoi… Pourquoi…. Pourquoi…! POURQUOI J’AI SI MAL !

Ma tête... elle va exploser… Le flot d’informations flou est tel que la migraine s’intensifie, j’en viens à perdre pied sans savoir ce qu’il se passe à mes côtés. Simplement comme si le monde se déchirait et que j’étais seul dans cette bulle infernale…!
Jusqu’à ce qu’une sensation sur mon épaule ne me fasse faire un fin soubresaut, réflexe qui me fait également inspirer un peu et stopper la course effrénée dans mon esprit.

Les mains toujours en contact avec mes tempes, je rouvre un instant les yeux, lentement et tourne mon regard vers la main posée sur moi, puis vers son propriétaire.
Des mèches noires, un regard cerné et des iris noisettes sont les premières choses que je remarque. Des détails, c’est vrai, et pourtant ces détails réussissent à me ramener sur terre même si je suis toujours aussi troublé qu’anxieux par ce qui est en train de m’arriver. Ou ce qui m’arrive. Je n’arrive pas à comprendre. Est-ce qu’il tente de m’aider ?
Mon regard ne se détourne de lui qu’après un claquement de doigt plutôt appuyé et une porte qui s’ouvre et se referme étrangement alors qu’une voix forte résonne dans la salle, en faisant référence à…?
Je me perds en détaillant la scène aux alentours. He…? C’est à moi qu’il s’adresse ?
“processus de réinitialisation de la mémoire” ?
Je sursaute instantanément en percutant. Cet homme qui vient de rentrer s’approche de moi avec une seringue et je me remet à paniquer en appuyant de plus belle sur ma tête via mes mains.

- Laissez-moi tranquille.

Murmuré-je discrètement, mû par un automatisme à la vue du danger se rapprochant, mes lèvres bougent toutes seules lorsque mon regard se fixe tandis que mon corps se tend, prêt à me débattre.


J’ignore pourquoi mais la vue de l’aiguille m’effraie, d’où ce regard ouvert que je tire ainsi que les tremblements reprenant lorsque je ne quitte pas une seconde des yeux l’objet.
Je ne veux pas. N’approchez pas. Ne me touchez pas. LAISSEZ-MOI-

Ma détresse est perturbée par autre chose lorsque des doigts entrent en contact avec la peau des miens et je me retourne vers un deuxième jeune homme, blond aux yeux dorés cette fois. Qu’essaie-t-il de faire ?
… Il tremble aussi. Il est aussi angoissé que moi mais il me sourit tandis que mes mains relâchent mes tempes, progressivement et par accoups vu les saccades que j’émet encore avant de le scruter du visage. Un visage souriant et émettant un toussotement bien sec lorsque mon vis à vis entame le dialogue.
Si ce qu’il se passait n’était pas aussi étrange, je serai tenté de dire que ça n’a pas de sens, qu’il devrait s’inquiéter également vu le bordel ambiant et pourtant, j’avais un peu besoin d’entendre ces mots réconfortant pour avoir un point d’ancrage ici-même. Alors, je l’écoute en regardant la main du blond, puis celle du brun et baisse le regard ainsi que les bras sur le lit, tressaillant un peu moins.

- Ouais...

Prononcé-je en respirant lentement lorsque je m’empêche de regarder l’homme s’approchant avec la piqûre.


Je me pince une lèvre et fixe tour à tour les deux personnes qui m’entourent pour m’aider en hochant la tête, obéissant avant de détourner les iris et fermer les yeux quand je vois venir l’homme attifé comme une sorte de pseudo médecin. Respire, ça ne fera pas mal et faites qu’il fasse vite sont les deux phrases que je me retiens de prononcer à voix haute tant cette aiguille ne m’inspire pas vraiment la confiance.




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Michel
Michel
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Mar 30 Juin - 4:26
Michel
Le membre 'Rossignol' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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Fumée
Fumée
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Mar 30 Juin - 4:59
Fumée
Sa main est toujours posée sur l’épaule de celui aux cheveux bleus lorsque l’homme en costume derrière la vitre reprend la parole ; il semble un peu agacé, et les menaces qui sortent de sa bouche ne font rien pour détendre le nœud dans son estomac. « Je te conseille de te laisser faire » et sinon quoi ? Aucune des possibilités auxquelles il peut penser n'est réjouissante.

Alors qu’il fixe l’homme en blouse blanche avec la seringue, il s’adresse à l’homme à ses côtés.

Reste tranquille.

C’est dit du ton le plus doux qu’il puisse utiliser, parce que ce n’est pas un ordre, mais une supplication. Ces gens pourraient les tuer, il a envie de dire, mais il s’abstient. Ce n’est pas le moment de provoquer plus de panique. Il est surprit de voir à quel point les autres patients semblent calmes. Ne craignent-ils pas pour leur vie ?

Il ne sait pas s’il l’a entendu, il panique toujours, et cela ne le rassure absolument pas. Il garde sa main posée, mais il ne sait pas quoi faire de plus.

L’homme au nœud papillon parle, encore, et il a du mal à suivre. Il parle de surnom, de matricule et de seconde chance, et ça fait beaucoup trop d’informations à encaisser. « Fumée » (il n’arrive pas à associer ce nom à sa personne, il aimerait savoir qui il est vraiment) regarde son bras droit, celui qui n’est pas posé sur l’épaule de cheveux-bleus, et la série de lettres et de chiffres semblent le narguer. Qu’est-ce que ça pourrait bien vouloir dire, FU03113C-2A ? Il n’en sait rien et ça l’énerve.

Et l’homme continue sur sa lancée – il aime s’entendre parler, aucun doute là-dessus – et la peur qui lui tord le ventre est peu à peu remplacé par de la colère. Des questions, il en avait plein ; la principale étant « Est-ce que vous vous foutez de notre gueule ? »

Quelqu’un s’assoit sur le lit. Un autre homme, les cheveux blonds. Ça commence à devenir pénible, de ne pas connaître les noms des autres… Il prend la parole, difficilement au début, mais il se reprend. Il est plus rassurant, plus positif. « Fumée » n’est pas exactement d’accord sur toute la longueur, mais il se doute que son interlocuteur n’est pas plus convaincu que lui. Le blond lui sourit, et il comprend très bien le message ; il n’a pas de sourire à lui offrir en retour, mais il hoche la tête.

Au même moment, l’homme à la seringue arrive, et les mots réconfortants de l’autre semblent faire effet, car cheveux-bleus se calme. Il fixe l’infirmier d’un regard mauvais, scrutant le moindre de ses mouvements ; mais tout semble bien se passer.

Il lance un regard vers la vitre. La jeune femme blonde est toujours devant, les mains sur les hanches. Elle semble sûre d’elle, et quelque part, ça le rassure. Un peu derrière elle, il y a un homme aux cheveux bruns, le premier à enfin oser poser une question.

Vous nous offrez une seconde chance de faire quoi ? Vous pouvez nous éclairer ?

Excellente question, posée de façon beaucoup plus polie que s'il l'avait fait. Il redirige son attention sur les autres à côté de lui, mais garde cette fois-ci une oreille attentive à la réponse de celui derrière la vitre.
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Michel
Michel
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Mar 30 Juin - 18:42
Michel
Le réveil :Alpha

"Je suis incroyable, n'est-ce pas" Michel



- Ne sont-ils pas adorables ?


Michel s’exclame, Michel bombe le torse, que c’est rafraîchissant de voir les petites ouailles se soutenir les uns et les autres. C’est émouvant, très émouvant, car après tout, qui sait comment ils se seraient comportés avant.

Michel, regarde le garçon aux cheveux bleus se faire piquer, une moue sur le visage, magnanime qu’il est, il espère maintenant qu’il sera plus disposé à écouter, à quel point il est, lui-même formidable. Après un signe de tête, le scientifique qui a piqué Rossignol dans la cuisse s’approche de Rose pour lui donner un timbre minuscule et transparent. Avant, de finalement, s’en aller. Michel attend qu’elle prenne connaissance de l’objet, car il voulait l’attention de tous. Il se racle la gorge, après avoir passé quelques secondes à capter leur regard, un à un.


- Eh… Comment il s’appelle celui-là ? Ah. Oui, Milkshake, Matricule MI0266F-2B, bien entendu, je peux vous évidemment vous éclairer puisque, comme l’a dit justement votre camarade, je suis le chef. C’est tout.


Car après tout, il avait dit une réponse. Grand silence dans l’assemblée. Le visage de Michel devient hautain. Et puis, finalement… Il éclate de rire. Les autres l’imitent même, car, après tout, sa blague était vraiment tordante. Après quelques minutes passées à calmer son fou-rire il déclare, de très bonne humeur :


- Je plaisante, je plaisante.


Il essuie une larme dans le coin de son œil, reprend son souffle, puis il déclare, sans prévenir :


- Personne ne vous aime.


Là encore, le silence s’installe, Michel comprend la rudesse de ses mots. Il se dit qu’il devrait éclaircir son propos.


- Ce que je veux dire, roh, ne faites pas cette tête, c'est que vous êtes ici parce que vos proches ne vous aimaient pas, ou ne vous aiment pas. Ou alors, les raisons sont différentes, je ne sais pas, mais si moi je m’étais retrouvé vendu à un institut médical privé, je penserais inévitablement que j’étais un raté. Ou un rebut de la société, vous ne croyiez pas ?


Il tourne la tête, essaie de récupérer quelques hochements de tête, même subtile, pour souligner son propos et, voyant son regard inquisiteur, certains hochèrent la tête, avec délai.


- Mais, vous avez à présent et grâce à nous une seconde chance de vous rattraper aux yeux de la société. Nous vous laissons l’occasion de nous aider à améliorer l’humanité. De la rendre plus belle, plus pérenne en devenant nos… patients bien-aimés.


Michel s’arrête, regarde au lointain, tel le visionnaire qu’il est. Puis, après tant de mauvais mots, son ton devient d’un coup plus doux, plus tendre, car, quelque part il a de l’affection pour vous.


- Vous ne le savez pas encore, mais vous êtes les héros de chacune des nations de cet univers. Car vous nous sauverez, c’est certain. Chacune des expériences menées servira des causes justes ! De grands projets. Et si vous en mouriez, ce n’est pas grave, car, au moins vous nous aurez aidé à comprendre que nous faisions erreur.  

Il s’arrête, prend le temps de laisser tout le monde digérer. Ses mains resserrent son nœud papillon, de nouveau un sourire s’étale sur sa figure et il dit, l’air de rien :


- Et si vous pensez que quelques conventions s’appliquent même à vous, sachez que même les grands dirigeants du pays vous regardent et vous adorent !


Michel se tait, Michel tapote dans ses mains et un écran holographique s’ouvre. Vous pouvez voir que, des milliers de personnes vous observent, applaudissent, rient, vous encouragent. Vos visages s’affichent successivement, endormis, matricules et noms en dessous. Certains scandent vos noms. C’est en direct. Vous êtes en direct. Il s’agit bien d’un spectacle dont vous êtes les victimes ou les héros. À vous de choisir.


- Comment ? Pourquoi ? Vos proches ou même certaines autorités compétentes ont simplement décidé d’offrir vos existences à la science. Et je suis la science. Ou du moins, ma science est suffisamment avancée pour que ce grand projet puisse fonctionner. Alors heureux ? Vous devriez, car grâce à l’institut Eden, vous êtes à présent des pionniers.


Et d’un seul coup d’un seul, tout le monde commence à scander, derrière le plexiglas, sur la télévision holographique le mot Eden.  

★ marche à suivre :
Rien de particulier pour cette fois, vous êtes libre de réagir aux explications de Michel comme bon vous semble.

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Prince
Prince
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Mer 1 Juil - 19:46
Prince
Ses mots portent leur fruit. Rossignol se calme péniblement, mais il se laisse faire. Prince grimace pour lui lorsqu'on lui plante une seringue dans la jambe. Qu'est ce que c'est ? Que lui font-ils ? Il l'ignore, mais ne lâche pas sa main pour autant.  C'est important, se dit-il, de ne pas le lâcher maintenant, ils ont besoin de se soutenir, non ?
Puis, l'un d'eux prend la parole, pose la question à l'homme au nœud pap' rouge comme il l'avait demandé. 'Vous nous offrez une seconde chance de faire quoi ?' qu'il entend. Ca lui semble... Un bon début. Il aurait demandé autre chose, où ils se trouvent par exemple, mais il ne va pas se plaindre.

La suite, en revanche, il ne s'y attendait pas. Noeud Pap' Rouge plaisante, badine et éclate de rire. Ce n'est-... Pas drôle, pas pour eux. Il fronce les sourcils, se concentre comme s'il avait loupé un morceau important pour comprendre le sens de cette situation. Tout est absurde, rien ne fait sens.
Puis c'est la douche froide.

« Personne ne vous aime. »

Prince ne se souvient de personne en particulier qui l'aimerait, mais la réplique lui coupe le souffle, coupe le souffle de tout le monde apparemment. Le silence s'installe, glacial, pénétrant. Prince est choqué. Prince pâlit. Prince se décompose. Ces mots – et les autres – résonnent en lui comme s'il était une coquille vide sur le point de se briser. Il ne se brise pas, il écoute, attend la chute d'une mauvaise blague.
Pap' Rouge reprend avec beaucoup d'enthousiasme pour ce qu'il leur balance au visage. Leur raconte qu'ils ont été vendu. Pourquoi ? Parce que. Parce qu'ils étaient des rebuts – il n'y croit pas – parce qu'ils peuvent sauver l'humanité – il n'y croit pas – parce qu'ils n'ont tellement plus de valeur qu'ils pourraient en mourir et que ce ne serait pas grave – il y croit –.
Puis le chef d'orchestre tape dans ses mains, invoque un écran où des milliers de visages apparaissent. Tous inconnus. Ca n'empêche pas Prince de les fixer avec beaucoup trop d'attention, empli du fol espoir de reconnaître quelqu'un, n'importe qui, qui que ce soit. Mais rien, personne.

Et les applaudissements l'étourdissent. Et les rires l'assomment. Il a la nausée, il pourrait en vomir, recracher ses tripes, se vider entièrement, se débarrasser de son malaise. Mais son haut le cœur n'est que ça et la seule chose qui le maintient encore ancré est cette mains qu'il serre – peut être de trop –.
Dire que rien ne va ne serait pas exagérer, mais Pap' Rouge finit bel et bien sa tirade qui ne semblait pas avoir de fin. Alors le public scande le nom d'Eden, avec trop d'enthousiasme pour ce qui est en train de leur arriver.

Prince fixe l'écran, dubitatif, puis la vitre et les gens derrière. Il attend, qu'on leur dise que c'est une blague, un accident, que tout ça n'est qu'une farce de mauvais goût, qu'en fait, il y a une meilleure explication à tout cela.
Mais le silence qui suit est hurlant de vérité et Prince déglutit difficilement. Il lève une main tremblante sur son visage, la passe sur son front et la remonte vers ses cheveux. Il inspire, expire longuement, doucement. Il n'est pas pressé de se faire piquer comme Rossignol – mince ! Sa main –. Il desserre sa prise sans la lâcher totalement.

Rien ne va, mais il n'est pas pressé que cela devienne pire.
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Rossignol
Rossignol
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Date d'inscription : 10/06/2020
Jeu 2 Juil - 10:08
Rossignol



GROUPE ALPHA [le premier réveil]



Rossignol ft. Alpha’s

"Vous êtes sérieux ?"



Mon corps se tend et tremblote en sentant arriver la douleur tandis que je me remémore la voix du brun. Tous les deux, ils sont à côté de moi et m’empêchent de vaciller lorsque la sensation de l’aiguille qui traverse ma peau me tire une légère secousse. Est-ce que celui qui me tient l’épaule est aussi terrifié que le blond ? Sans doute…
Ça me renforce dans l’idée que je ne suis pas seul à avoir l’impression que quelque chose ne tourne pas rond même si ma migraine ne change pas...
Tout du moins, je suis terrifié par ce qu’ils tentent de m’injecter, ce liquide que l’espèce de médecin fait entrer au niveau de ma cuisse jusqu’à ce que je fronce des sourcils, rouvrant petit à petit les paupières après un moment en touchant machinalement ma tempe de ma main libre, éberlué.
Je n’ai plus mal.
C’est… Comme si mon esprit était plein de brume avant de se faire venter pour écarter le flou. Bien sûr, je ne me souviens toujours de rien et ça ne me plaît pas beaucoup mais, se sentir aussi…? Apaisé ? Oui disons apaisé. Me fait respirer un grand coup lorsque je remarque que je ne tremble plus.
Je hoche ensuite de la tête, pensif et regarde autour de moi maintenant que j’ai les idées plus claires. Une grande salle avec des machines futuristes et des lits à foisons, dont certains toujours occupés par des corps endormis.
Nous sommes bien peu debout en fait.

Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?
Mais j’ai à peine le temps de réaliser tout ça que l’un de mes acolytes se dirigent vers cet homme en costume et au noeud pap rouge pour poser une question à propos d’une seconde chance. Je n’écoutais pas trop tout à l’heure mais je crois avoir entendu une chose similaire de la bouche du bien habillé.

Ce que je peux dire, c’est que son sens de l’humour est douteux en tout cas. Ça n’a rien de drôle. J’ai l’impression qu’il prend ce Milkshake pour un idiot. Non… C’est plus comme s’il se moquait de nous tous du haut de sa position de force.
Seulement, je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’il vient de prononcer. Cette phrase résonne dans mes oreilles comme un gong récalcitrant et me fait écarquiller les yeux de surprise (même si je me surprend à être étrangement calme pour une révélation comme celle-ci).

“Personne ne vous aime”

Ce qui suit cette phrase n’est autre qu’un long silence de choc alors que l’homme continue son discours rocambolesque. Il avance ses propos, cherche l’approbation de ses confrères mais les mots résonnent toujours. Malgré mon calme apparent, quelque chose ne va pas. Ce n’est pas normal. Ces données sonnent fausses avec les souvenirs que je possède et…
J’apprécie de moins en moins la tournure de cette discussion.

Améliorer l’humanité ? Leurs patients bien-aimés ? C’est une blague j’espère ?
Au bas mot, on est des rats de laboratoire sur lesquels ces gens s’amuseront à nous faire faire tout un tas d’expérience pour leur “but si noble” en ignorant toute humanité au passage. C’est comme ça que je l’interprète. Une réalisation qui me fait crisser des dents.
J’ai l’impression d’être un objet, un objet dans les mains de ces gens.
C’est particulièrement désagréable.

Des héros, des sauveurs, de grands projets ? Pour moi ce n’est que de l'esbroufe, un joli maquillage de mots pour nous faire comprendre que nos vies leur appartiennent. Au diable le respect pour ce que nous sommes, il s’en moque, il rit, il en joue : un comportement qui me met dans un état entre l’irritation et le calme olympien avant qu’une autre donnée ne rentre en jeu. Encore des choses futuristes.

J’aurais bien pu sursauter à la vue de tout ça si je ne me sentais pas aussi serein mais, ces gens par millier, que je ne saurais compter. Et nos… visages ? C’est moi ça ?
La découverte est telle que j’en écarquille de nouveau les iris lorsque je me regarde un peu partout et…
Non… Ça paraît irréel… Ma main libre attrape une mèche bleue un instant.
Mon esprit est vide. C’est réel. C’est la vérité.

Il me faut une simple seconde pour serrer avec force mes cheveux et me retourner, sentir la main du blond se resserrer sur la mienne qui n’avait pas bougé avant d’appuyer sur ma mâchoire, le regard froid tourné vers monsieur costard. Qu’est-ce qu’il m’ont fait ?
Qu’est-ce qu’ils NOUS ont fait ?
Les sourires et les rires qui fusent sont insupportables. Le silence auprès de mon acolyte à côté et ses tremblements reprenant sont suffisant en tout cas pour que je le regarde un instant, puis revienne sur notre bourreau.

- J’en crois pas un mot… Heureux ? Vous êtes sérieux ?

Prononcé-je depuis le lit à voix haute pour briser la glace avec un calme plat, les yeux plissés dans sa direction tandis que je serre la main du jeune blondinet calmement pour lui montrer que tout va bien.

- Déguisez vos mots aussi joliment que vous voulez, ça fait de nous des cobayes, rien de plus. Des jouets pour vos tentatives écoeurantes. Et vous êtes tant persuadé que c’est pour le bien de vos “projets” que vous en oubliez l’essentiel “ce qu’on en pense nous” et le choisissez à notre place. Enfin, quand on considère avoir “acheté” des êtres humains je n’en attend pas grand-chose de toute façon.

Continué-je avec le même ton empli de sang-froid.

- Plutôt que de parler de manière alambiquée, essayez au moins d’être honnête, histoire qu’on puisse gober votre baratin. Qu’est-ce que vous allez faire de nous exactement ?

Terminé-je en tenant le même regard dans la direction de monsieur papillon rouge.


Honnêtement, je n’attend pas la moindre réponse honnête de sa part. J'essaie simplement de voir à quel point mon vis à vis se fiche de nous afin de savoir à qui j’ai à faire. S’il le prend mal au point d’amener d’autres personnes dans la salle, au moins je serai fixé sur ses intentions.
D’un autre côté, j’espère simplement qu’il se focalisera sur moi et pas sur les autres si ça devait arriver. Je suis reconnaissant envers mes deux camarades pour le soutien lorsque je me sentais vraiment mal il y a encore quelques minutes, alors je ne voudrais pas qu’il leur arrive des bricoles par ma faute. Non, restons concentré, il faut absolument que je sache à quel genre d’individu j’ai à faire.




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